UNA, tension extrême autour d’une relation passée, drame de Benedict Andrews
 – En salle le 12 juillet

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Avec Una, Benedict Andrews, metteur en scène et réalisateur australien résidant à Reykjavik, adapte au cinéma une pièce de théâtre de David Harrower, Blackbird, qui en a lui-même signé le scénario. Ils en font un drame au suspense et à la tension extrême, à travers la visite d’une jeune femme, Una dans une usine, qui vient revoir un homme plus âgé, Ray, une ancienne connaissance. Una est en quête de réponses. La visite est un choc pour Ray. Cette confrontation va révéler de lourds secrets et bouleverser les deux personnages.

Troublante rencontre que celle de Una et de Ray, qui ne se nomme même plus comme cela, dans cette usine. La tension est à son comble car on ne sait pas vraiment ce que cherche Una en venant rencontrer cet homme plus âgé qu’elle, dans ce drôle de lieu pour une rencontre.

Rooney Mara incarne superbement la torturée Una, mal dans sa peau face à un Ray, Ben Mendelsohn, qui lui, tente de rester stoïque face à ce bouleversement inattendu dans sa vie.

BLACKBIRD
BLACKBIRD, Directed by Benedict Andrews

La mise en scène est froide, presque clinique dans l’espace très blanc et cloisonné d’une architecture de pièces et de couloirs glaciaux. La force du récit réside dans une narration éclatée par un montage impressionnant qui distille des flashs-backs de petits moments, de détails du passé, de ci de là, extrêmement bien montés par Nick Fenton. Ces petits épisodes dispersés comme les morceaux d’un puzzle, constituent une narration complexe et réussie entre les temporalité narratives, le présent et le passé.Le choix des décors, la froideur des espaces et cette « déconstruction » volontaire du récit impliquent une tension et un suspense continus dans l’histoire de ce face à face curieux et inexpliqué.  On apprécie cette narration complexe qui ne nous délivre que des détails de cette histoire passée pendant que la tension monte au présent entre les deux personnages.