Chien 51, une fable futuriste de Cédric Jimenez qui alerte sur l’IA 

Fort de son expérience dans les films d’enquête, policiers et d’action, (Bac Nord, Novembre), Cédric Jimenez revient à la science fiction dans Chien 51 en adaptant le roman éponyme de Laurent Gaudé sur un scénario co-écrit avec Olivier Demangel. Le cinéaste réussit un film ambitieux et met en scène une ville de Paris à la fois sombre et futuriste où la sécurité règne.

Alors qu’il rentre dans son hôtel particulier, le célèbre Monsieur Kessel est assassiné. Tous les services de police sont alors en alerte pour retrouver le meurtrier du père d’ Alma, l’intelligence artificielle à l’origine d’une révolution au coeur du travail de la police. Salia, commandante de police et Zem policier, vont devoir dépasser leur divergences pour mener l’enquête.

Sur fond de reconstitution grandiose d’un univers futuriste inquiétant, Cédric Jimenez réunit un casting audacieux avec en exergue un duo phare, Adèle Exarchopoulos et Gilles Lellouche. Carré à la Louise Brooks, Adèle Exarchopoulos se transforme en Salia, héroïne de SF intelligente et sexy. Cheveux courts blonds peroxydés, Gilles Lellouche incarne Zem, policier des bas-fonds qui ne parvient pas à fermer l’oeil la nuit. On retrouve également au casting Artus en commissaire de police, Romain Duris en Ministre de l’Intérieur, Louis Garrel, Valeria Bruni-Tedeschi…

L’histoire se déroule dans un futur proche. L’effet de réel est accentué car la ville de Paris, véritable personnage du récit est reconnaissable telle qu’aujourd’hui avec sa tour Eiffel, ses monuments et ses hôtels particuliers, mais la technologie a pris le pouvoir. La ville est devenue effrayante, plongée dans un univers totalitaire. Survolée par des drones elle est divisée en 3 zones par classes sociales fermées par des check-points. La zone 1 étant la plus riche, celle où l’on bénéficie encore de la beauté, la trois étant minée par la pauvreté, le crime et la drogue. Les effets spéciaux magnifient la SF. Le récit fourmille de trouvailles qui le nourrissent et surprennent par leur créativité.

Ce monde futuriste croit aux probabilités et en l’intelligence artificielle. Les hommes se vouent à la technologie qui ne fonctionne pourtant pas toujours très bien comme c’est le cas du delivery qui inonde l’appartement de Zem de packs de lait bien inutiles. Dans cette histoire au futur proche la lutte des classes est installée, et la rébellion n’est pas très loin face à lA. Une fable de SF qui alerte sur les données confiées par les humains à l’IA et qui les enchaînent à elle.