Bitter Flowers d’Olivier Meys, Portrait amer et réaliste de notre monde

C’est en Chine que nous emmène le cinéaste belge Olivier Meys, où débute Bitter Flowers, son premier long-métrage de fiction. Habitué au genre documentaire, il a notamment réalisé Vies nouvelles, Prix du Premier Film au festival Traces de Vies (2005) et Dans les décombres (Qian men Qian), Prix International de la SCAM « Cinéma du réel » 2008.

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La grande force de ce drame est – il n’y a pas de hasard – de mêler savamment fiction et documentaire. Cette histoire porte en effet une valeur de témoignage sur notre société, à la fois sur l’état de la Chine et de l’Europe.

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Lina, Xi Qi, (Mistery de Lou Ye), mère d’un petit garçon de dix ans, rêve d’un avenir meilleur. Autant imaginer l’impossible dans cette région de Chine, le DongBei, autrefois prospère qui subit de plein fouet le passage du pays à l’économie de marché. Lina décide d’émigrer temporairement en France, à Paris, afin d’amasser de quoi offrir à son mari, son fils et elle une vie meilleure. Le voyage, effectué par de nombreuses autres ne va pas se réaliser de la manière dont l’imaginait la jeune femme et va la pousser à se confronter à elle-même.

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A travers l’aventure de Lina, Olivier Meys nous présente une histoire touchante qui résonne comme un glas dans notre monde contemporain. On est étonnés comme les protagonistes en découvrant en même temps qu’eux leur destinée folle. Les Chinoises du Nord-Est sont mal reçues par celles du Sud émigrées à Paris, qui les considèrent comme des esclaves. Le film raconte aussi les non-dits, les traditions et les tabous qui participent à la multiplication de ces histoires. Tant que les femmes et les hommes les taisent, l’information n’est pas transmise, et ce système injuste et affreux peut continuer. Bitter Flowers est une fiction-témoignage à voir absolument.