Après Une Vie Démente leur premier long métrage, Ann Sirot et Raphaël Balboni signent Le Syndrome des amours passées, une comédie désopilante qui renverse les codes sociétaux et désacralise le désir d’enfant. Le film sera projeté en séance spéciale à la Semaine de la Critique du 76ème Festival de Cannes.
Rémy et Sandra n’arrivent pas à avoir d’enfant. Un spécialiste leur diagnostique un « Syndrome des amours passées ». Pour guérir, une seule solution : coucher une fois avec tou.te.s leurs ex.
La comédie est portée par un joli couple de cinéma. Lucie Debay collabore de nouveau avec les cinéastes après Une Vie Démente. Elle interprète la sérieuse Sandra avec son côté cash, direct et concerné, restant focus sur la tâche à accomplir. Rémy, Lazare Gousseau, à l’opposé, en vrai romantique apparaît coincé face à cette montagne infranchissable tombée soudainement devant lui pour devenir parents. On note la présence d’un joli casting avec Laurence Loiret-Caille, Nora Hamzawi, Alice Dutoit (la chanteuse Alice On The Roof)…
La force du récit se situe en grande partie dans la richesse d’un scénario au postulat de départ gagnant. Le diagnostic lancé par le Docteur de l’Université sonne le glas, provoque maintes situations rocambolesques et leurs complications en chaîne. Cela amène beaucoup de drôleries qui promettent une comédie rafraîchissante, drôle au ton très moderne. Fantasmagorique également avec ce mur de polaroïds témoins d’un agenda romantique jeté à la poubelle pour laisser place à un amour exclusivement administratif. Il leur faut soigner le syndrome à tout prix pour voir venir cet enfant tant désiré.
On aimerait que le prochain film des cinéastes développe une mise en scène un peu moins statique et centrée sur les acteurs. Une Vie démente envisageait déjà souvent les acteurs de manière fixe en plan rapproché. Bien qu’il y ait ici un peu plus de mouvement, les quelques plans extérieurs (à vélo!) de ce huis-clos constituent une vraie respiration dans le récit. Une comédie qui renverse la douloureuse problématique du désir d’enfant si dramatique en en riant. Elle souffle un vent de fraîcheur dont on ne questionnera pas la morale finale et tant mieux.