Ballerina, de Eric Summer : Ne jamais renoncer à ses rêves – En salle le 14 décembre

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Félicie onze ans, vit dans un orphelinat en Bretagne. Elle rêve de devenir danseuse et pour réaliser ses espérances, va s’enfuir à Paris avec son compagnon inventeur, le jeune Victor. Elle y rencontrera Odette, femme de ménage de l’opéra Garnier, qui la prendra sous son aile pour lui apprendre la discipline qu’est la danse classique.

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Il a fallu trois ans à Eric Summer pour réaliser ce film d’animation, aidé du directeur de l’animation Ted Ty qui a notamment travaillé pour Disney et Dreamworks. C’est la technique du Keyframe – animation par image-clés – qui a été élue pour donner corps au récit. Les conseils des danseurs étoile Aurélie Dupont et Jérémie Bélingard sont un gage de qualité autant pour les chorégraphies que pour leur propre expérience de l’école de danse. Le récit prend place en 1879. On apprécie une ville de Paris magnifiée, selon la vision du directeur artistique Florent Masurel, en pleine mutation haussmannienne, avec, grande idée, la Tour Eiffel et la statue de la Liberté en construction. L’opéra Garnier a été recréé d’après ses plans et c’est superbe. Paris devient la capitale symbole de liberté, d’amour et des métiers de l’art puisque Félicie veut devenir ballerine et Victor inventeur. Camille Cottin incarne Félicie, qu’elle remercie avec humour « Grâce à Félicie, j’ai réalisé le rêve d’accomplir à l’écran un grand jeté ». Doublage impliquant la difficulté du souffle à maîtriser puisque Félicie bouge comme elle respire. Malik Benthala prête sa voix au jeune Victor, qui devient une sorte de gavroche des rues parisiennes tout en subsistant comme assistant de l’inventeur Eiffel. Les dialogues fusent dans cette comédie où l’art de la réplique entre ces deux personnages règne. Victor s’enorgueillit de l’attention que lui porte son mentor, Gustave Eiffel : « Mon patron m’a enfin adressé la parole ! Il a dit : ‘Tu écrases mon pied, espèce de mutant dégénéré !’ C’est… pas mal, non ? ». Ou encore le maitre de ballet Louis Mérante complimentant Félicie « Tu as l’énergie d’un revolver mais la légèreté d’un éléphant ».

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C’est le mythe de la danse classique dans toute sa majesté qui est ici exploité. Pointes, rubans, tutus, tout est réuni pour éclairer le mythe de l’Opéra de Paris.
En voyant Rudolph et Félicie on pense à L’Age heureux, série de 1966 écrite par Odette Joyeux et réalisé par Philippe Agostini, ou déjà le mythe de l’Opéra faisait rêver. L’intrigue montrait aussi les toits de l’Opéra de Paris, cause de bien des soucis pour les petits rats attirés par les lieux. C’est sur Casse-noisette que Félicie découvrira la première danseuse de l’opéra danser, éblouie. Animée de passion, Félicie parviendra à braver tous les obstacles. On regrette un peu un final qui aurait pu conserver la musique de Casse-noisette plutôt qu’une chanson pop en anachronisme avec l’aspect réaliste apprécié.

A travers le parcours de Félicie, le film montre comment tomber pour mieux se relever. C’est aussi une fable moraliste qui place la question « Pourquoi danses-tu ? » au centre du récit. L’apprentissage de la vie est privilégié afin d’apprendre aux plus jeunes à faire des choix en fonction de ce qu’ils sont et ressentent. C’est la question posée aux jeunes ballerines Camille et Félicie qui démontrera la légitimité de l’une ou de l’autre. Un conte qui plaira aux petits.