« My Generation » de David Batty, une plongée jouissive dans le Swinging London des sixties

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Dans ‘My Generation’, David Batty raconte en un documentaire passionnant la vie trépidante de Londres durant les sixties, où l’Art émergeait de partout. Pop Art, musique, architecture et mode se rejoignaient alors pour transformer la ville et donner un bon coup de pied aux fesses à l’establishment dans une société anglaise rigide où les gens riches se maintenaient fermement en haut de l’échelle. 

MY GENERATION 001 MICHAEL_CAINE_1960s_ Credit Photo Duffy © Duffy Archive

Cette génération, surtout les enfants issus de milieux ouvriers aux accents régionaux « élevés pour être des larbins », a décidé de prendre sa vie en main et pour beaucoup, choisi d’être artiste, réagissant ainsi au système de classes britannique. Le comédien britannique Michael Caine (dont le nom est emprunté à un film sur la devanture d’un cinéma), nous emmène dans le Londres post seconde Guerre Mondiale, post-blitz et rationnement, celui des années 60 où la jeunesse a pris le pouvoir.

English Supermodel
CIRCA1967: English supermodel Twiggy poses for a portrait in circa 1967. (Photo by Michael Ochs Archives/Getty Images)

Ce documentaire hyper vivant nous présente diverses stars dans le quotidien de ces années-là, David Bailey, Twiggy, Marianne Faithfull, Paul Mc Cartney, pour ne citer qu’eux. Des situations extraordinaires sont présentées dans cette vie quotidienne, normale, comme cette anecdote où les Stones décrochent un contrat d’enregistrement avec une maison de disque, mais problème, n’ont pas de morceau. C’est alors que leurs copains, les Beatles, leur prêtent tout simplement une chanson pour leur permettre d’enregistrer leur premier disque.

Entertainment - 200th Anniversary of Madame Tussauds
David Bailey with model Penelope Tree at Madame Tussauds in Baker Street, London to celebrate the 200th anniversary of the opening of the famed exhibition of waxwork models.

Michel Caine guide un récit très éloigné d’une narration classique à la  voix-off convenue et se place à la fois comme narrateur et comme protagoniste de l’histoire. On le découvre ainsi, plus jeune, dans plusieurs extraits de ses films. Ce qui plonge encore plus ce narrateur au milieu des personnages, dans les 60’s, lui-même partie prenante de ce Swinging London. Des discussions, dialogues, ou interviews des différents personnages, présents ou passés nous racontent la vie trépidante de ce Londres mystique et coloré.

Michael Caine
Les chansons de l’époque illustrent le récit et soudain reprennent tout leur sens
. Logique, au moment où les jeunes se fabriquent leurs guitares eux même, avec seulement 3 cordes, puisque « L’important c’est de faire du bruit ». My Generation des Beatles correspond à l’idée même du documentaire, Something in the air de Thunderclap Newman traduit ainsi le souffle d’air chaud qui envahissait la capitale britannique à l’époque.

« On avait 3 secondes à vivre », entre La Guerre Froide et la crise de Cuba, le contexte politique explique en partie le besoin inconditionnel de cette jeunesse avide de créativité et de liberté . David Batty lui rend hommage dans un récit aussi pop et joyeux que l’époque. A voir et revoir.