Ludovic et Zoran Boukherma (Teddy, l’Année du Requin) ont trouvé une histoire à la hauteur de leur talent et des producteurs suffisamment audacieux pour réussir une collaboration fructueuse en un superbe long-métrage, Leurs enfants après eux. Contactés par Gilles Lellouche pour écrire l’adaptation en série du roman de Nicolas Mathieu, les jumeaux se passionnent alors pour le Prix Goncourt 2018 et écrivent un scénario fleuve. Embarqué sur L’Amour Ouf, Gilles Lellouche manque de temps pour poursuivre le projet. Ludovic et Zoran Boukherma pressentent que cette histoire mérite «un écrin de cinéma » et envisagent la réalisation du long métrage sur grand écran, porté à la production par Hugo Sélignac et Alain Attal. C’est chose faite avec leur vivifiante, fougueuse et brillante adaptation. Un film d’époque des années quatre-vingt-dix revisité par ces trentenaires qui n’étaient pas nés au début de l’histoire (1992) et pour qui cette décennie flaire bon le parfum de l’enfance.
Vos précédents films étaient tous réalisés à partir de scénarios originaux. Qu’est-ce qui vous a plu et quelle était la difficulté dans l’adaptation au cinéma du roman de Nicolas Mathieu?
Ludovic: C’est notre film le plus personnel alors que l’histoire n’est pas la nôtre. On s’est beaucoup retrouvés dans Anthony, dans cette jeunesse sans perspective qui vit dans la France périphérique, celle où l’on a grandi. Ce n’était pas post industriel et plus agricole mais ça nous ressemblait beaucoup. Comme les histoires d’alcoolisme, de séparation des parents ou le 14 juillet…. Tout cet univers était tellement la France qu’on a connue qu’il y a eu une espèce d’évidence à raconter cette histoire. La contrainte c’est que le lecteur est un spectateur difficile. Quand on lit un livre on a pas forcément envie de le voir en images, cela peut être déstabilisant.
Adapter un livre au cinéma implique de parvenir à couper dans l’histoire.
Zoran: On ne peut pas tout raconter, il faut faire des choix. On a adoré certaines choses dans le roman dont on savait qu’elles ne pourraient pas être transposées au cinéma, parce que c’est un moyen d’ expression tellement éloigné qu’il faut arriver à faire survivre la spécificité du livre dans le film. Ca a été l’un des enjeux peut-être les plus compliqués pour nous parce que c’est précisément ce que l’on avait vraiment aimé dans le livre.
Quels ont été vos partis pris de mise en scène ?
Zoran: Le point de départ a été de rester à Heillange et que tout ce qui était rapporté entre les quatre étés ou qui se passait ailleurs, comme notamment le passage au Maroc ou les excursions avec Steph, quand elle fait ses études etc., n’allait pas être montré car on parle de déterminisme social. Certains personnages sont assignés à cette ville avec l’idée de ne jamais en sortir. On voulait en faire un lieu enfermant avec des personnages qui en sortent mais ne font qu’évoquer brièvement leurs excursions à l’extérieur. Cela permettait de renforcer le déterminisme social. On souhaitait aussi rester au présent dans les quatre étés. Pour la mise en scène on voulait qu’il y ait un souffle comme dans le livre. Il y a la musique, les scènes de sexe et de moto. Dans ce marasme on s’arrache à cette réalité par la vitesse, par l’amour et on voulait que le film soit un peu à l’image de l’adolescence. Qu’il soit foisonnant ou dans une espèce de fougue.
Ludovic: On a aimé l’aspect très social du livre mais aussi le fait qu’il soit généreux dans sa forme et dans sa fougue.
Vous parvenez parfaitement à mettre en scène la fougue de l’adolescence.
Ludovic : Ce livre paradoxalement assez grand public traite d’un sujet assez lourd, le déterminisme social, la reproduction de classe. On avait envie de garder cet aspect grand public qu’on a ressenti en lisant le livre. Nos parents qui ne sont pas de grands lecteurs par exemple ont particulièrement pu l’apprécier. On voulait le retranscrire en film en étant nous aussi généreux dans la mise en scène, sans avoir peur d’aller vers l’émotion, vers les effets, vers la musique, pour rendre un peu ce que l’on avait ressenti à la lecture.
C’est aussi un film choral. Il y a plus de personnages que dans vos films précédents.
Zoran: C’est plus vaste, oui. Dans le cinéma américain hollywoodien même assez classique, on aime bien qu’il y ait plusieurs points de vue. En France on reste très souvent sur un seul personnage comme on l’a fait dans nos précédents films.
Ludovic : On avait envie d’aller vers la multiplicité des points de vue depuis un petit moment et c’était l’occasion.
Zoran : L’aspect sociologique de l’histoire passe aussi grâce au double point de vue de Hacine et d’Anthony qu’on a pensés un peu comme des miroirs. Ce sont des antagonistes de circonstance mais au fond ce sont les mêmes. Le fait de pouvoir passer de l’un à l’autre permet aussi de créer des parallèles entre eux et de mettre en scène leur vie de manière similaire. Si par exemple on passe de la cuisine du père d’Anthony à celle du père d’Hacine, on se rend compte que leurs vies sont semblables. La colonne vertébrale de l’histoire et peut-être ce que l’on a gardé du livre, est l’idée d’avoir deux personnages qui sont ennemis parce qu’ils n’ont pas l’usine comme perspective, contrairement à leurs pères qui étaient unis par le travail. C’est aussi l’histoire de la première génération où les classes populaires sont scindées en deux, entre les descendants de Français immigrés et les autres. Anthony et Hacine au fil des années vont avoir une espèce de compréhension mutuelle du fait qu’ils appartiennent au même monde alors que, à contrario, une séparation se crée avec Steph qui elle appartient à un milieu un peu plus privilégié et qui elle va partir. On aimait bien l’idée dans la trajectoire d’Anthony, que le fait de grandir lui révèle que la différence fondamentale qui existe est entre lui et Steph alors qu’il a au contraire une proximité avec Hacine.
C’est le premier film que vous réalisez qui n’est pas à proprement parler un film de genre. Sauf dans ce moment avec Hacine et Anthony, cette espèce de guerre qui tourne au western.
Zoran : C’est marrant parce que le premier roman de Nicolas Mathieu, Aux animaux la guerre était lui aussi du genre. A la lecture de Leurs enfants après eux, on a eu l’impression que toute cette intrigue était un peu des restes de genre. Les séquences de violences avec Hacine notamment sont aussi présentes dans le livre. On avait en commun avec Nicolas de venir comme lui du genre et c’est vrai qu’on avait envie d’en garder un petit peu.
Ludovic : On a aussi vu globalement le film comme un genre à part entière. Le genre du film fleuve, avec des films comme Crazy ou Boyhood. C’est presque le même type de films et on l’a envisagé comme un exercice de style à part entière. Faire un film fresque comme ça reste un genre quelque part.
Dans la séquence de confrontation entre Hacine et Anthony vous mettez tout de même votre patte cinématographique en terme de genre.
Ludovic: Il y a du western, du West Side Story en effet. Avec une histoire comme ça on a de prime abord envie de faire du naturalisme un peu classique. Nous souhaitions vraiment aller vers quelque chose qui correspondait plus à nos références cinématographiques, au cinéma américain. On avait envie d’offrir à cette petite histoire sur la France et sur les gens ordinaires un vrai écrin de cinéma en utilisant la mise en scène.
Zoran : C’est ce que l’on retient du livre aussi parce que Nicolas Mathieu a une analyse sociologique assez brillante, mais en même temps et il le dit lui-même, c’est un peu une tragédie des gens ordinaires. Il y a une notion de tragédie et même du romanesque dans son livre. Avec l’idée que du vol d’une moto, un événement tout à fait banal, découle toute une série de drames avec une espèce de fatalité. Dans le livre il y a quelque chose de très narratif, de très romanesque et on voulait filmer cet aspect-là. Où à la fois on parle comme tu dis de petites histoires et de gens ordinaires, mais en même temps on donne à cette histoire un vrai souffle.
Ludovic : Dès notre premier long-métrage, Willy 1er, une comédie dramatique sociale, il y avait une dimension avec un fantôme, des ralentis, de la musique. On a toujours eu envie de mélanger le côté filmer la France rurale, la France périphérique d’où l’on est issus et en même temps de la magnifier par des effets de cinéma. Et même dans Teddy notre deuxième long-métrage, un film de loup-garou, c’est la dimension sociale qui nous a d’abord intéressée. Filmer la campagne, une forme d’enfermement social aussi parce que Teddy rejoue un peu Leurs enfants après eux dans ce qu’il raconte de déterminisme. Mais on a toujours été attachés au fait d’ajouter à ça une couche de mise en scène de genre.

Vous dites que plutôt que du cinéma naturaliste vos influences viennent du cinéma américain. Quelles sont-elles?
Ludovic: Le traitement du passage du temps nous impressionne de manière générale dans les films de Linklatter, que ce soit Boyhood ou la trilogie des Before. Pour ce film-ci nous avons beaucoup regardé la mise en scène d’A bout de course de Sidney Lumet avec River Phœnix. Il y a également une grande simplicité dans la mise en scène et dans les déplacements. Dans Nos enfants après eux il y a une scène où Anthony suit Steph. Elle lui dit : « Tu vas arrêter de me suivre… » Après ils vont au pied de la vierge et discutent. Dans la chorégraphie on s’est un peu inspirés d’une scène d’A bout de course sans dialogue qui est filmée dans plusieurs espaces et qui est à la fois très simple et très belle.
Zoran: Le film a une mise en scène foisonnante à l’image des films avec lesquels on a grandi. Du cinéma populaire américain, Robert Zemeckis, Spielberg, ce genre de films, mais quand on a préparé Leurs enfants après eux, on a plutôt regardé les films de Sidney Lumet et de Linklatter. Ce sont paradoxalement des films plus sobres en terme de mise en scène.
Ludovic: The Deer Hunter est une des références qu’on avait en commun avec Nicolas Mathieu qui nous a confirmé notre envie de faire un film de cinéma. En en discutant avec Nicolas on avait aussi l’idée d’avoir une ville industrielle un peu dure qui côtoie une nature hyper belle avec ce lac qui rappelle le Canada, à l’image de la scène de chasse dans The Deer Hunter avec des montagnes à côté de cette ville industrielle.
Votre filmographie explore le thème du monstre. Dans Teddy il s’agit d’un loup garou, Willy 1er raconte un personnage décalé, rejeté. Ici Paul Kircher joue Anthony un ado, un être en transformation avec les cheveux dans les yeux, une démarche indéfinissable…
Ludovic: Dans le roman, le personnage d’Anthony est petit, trapu, bagarreur. Paul correspond peut-être un peu plus aux personnages de nos autres films en ce qu’il est un peu lunaire, plus outcast que le personnage du livre. On aime bien filmer les personnages qui sont un peu à la marge, un peu sur un fil. Quand on a choisi Paul on avait l’impression d’emmener le personnage vers notre univers, vers notre cinéma et de le décaler également par rapport au personnage du roman.
Que souhaitiez-vous pour Anthony en terme de direction d’acteur?
Zoran: L’enjeu était qu’il puisse faire tous les âges. La question qu’on s’est posé(s?) au début du casting était, va-t-on devoir prendre plusieurs acteurs pour faire grandir le personnage? Finalement on a voulu privilégier l’attachement émotionnel. On s’est dit que pour y être attaché, il faut que ce soit le même et que l’on pardonnera peut-être aussi le fait qu’il ait l’air plus grand au début si on est attaché à lui. Paul a travaillé avec une chorégraphe, la même que sur Le Règne Animal, pour envisager la façon dont on se tient quand on a quatorze ans. Il a quelque chose de plus déguingandé, un peu confus. Il a aussi fait le travail de se redresser avec les années, de papillonner un peu moins, d’être plus précis dans ses gestes.
Ludovic: On a tout de suite vu au casting que même dans la vie Paul peut à la fois avoir l’air d’être un jeune homme de 20 ans et un gamin de 14 ans. Il a cette ambivalence présente en lui qu’on a vraiment beaucoup aimée.
Zoran: La même douceur que Sayyid (El Alami qui joue Hacine ndlr) aussi. Avoir deux acteurs doux pour jouer ces rôles qui sont chargés de violences nous plaisait. On les sent imprégnés de la violence de leur père, il y a un truc de reproduction de cette violence masculine.
Ludovic : On trouvait beau d’avoir des acteurs qui a priori ne dégagent pas cette violence là et chez qui elle a l’air un peu mal placée, comme s’ils reproduisaient quelque chose. C’est aussi une liberté pour l’évolution de ces personnages. Certes ils vont rester à Heillange, probablement avoir des métiers similaires à ceux de leur père, même si ce n’est pas à l’usine. Ils vont rester dans la même classe sociale. On se dit que peut-être en grandissant il n’auront pas la même violence. Cette marge de manœuvre donne un peu d’espoir pour ces personnages dans cette histoire un peu dure.
Comment avez-vous décidé de réunir cette famille avec ces excellents comédiens que sont Ludivine Sagnier, Gilles Lellouche?
Ludovic: Gilles était à l’origine du projet et dès le départ il était question qu’il joue le père. C’est drôle, quand on a lu le bouquin on l’avait déjà en tête. Ludivine est arrivée un peu plus tard pendant le casting.
Zoran: Ce qu’on adore chez Ludivine c’est qu’elle parvient à avoir un peu de légèreté dans le drame, à être hyper lumineuse et drôle. On aime surtout l’idée que ce personnage de femme qui vit parfois des choses difficiles reste assez solaire.
Et pour le personnage de Stéphanie interprétée par Angelina Woreth?
Zoran : C’est la première qu’on a vu au casting. On l’a trouvée incroyable de justesse avant de voir une vingtaine d’autres actrices.
Ludovic : Et pourtant elle correspondait tellement à la Steph qu’on imaginait dans le livre. Il y avait comme une évidence et puis quand on l’a vu jouer avec Paul le rapport de force entre les deux fonctionnait bien. Elle était plus assurée que lui, avait un ascendant immédiat sur lui et on se disait que ça marcherait bien pour qu’Anthony lui coure un petit peu après.
Zoran: On a été surpris par les jeunes acteurs de manière générale car ils avaient un jeu très technique et juste, ce qui nous a beaucoup impressionné.
Vous travaillez toujours avec le même compositeur, Amaury Chabauty. Quels étaient vos souhaits pour la musique ?
Zoran : L’enjeu était de faire le pont entre les diverses musiques pré-existantes et le score. Le compositeur a eu l’idée de faire des reprises de musiques des années 90 réarrangées comme par exemple My girl, Where Is My Mind, ou encore I Will Survive. L’idée était que le score puisse parfois emprunter à des chansons populaires pour faire le lien entre les deux. On voulait également quelque chose d’assez orchestral, que la musique soit aussi généreuse que le film.
Ludovic: Avec Amaury nous sommes attachés à avoir un thème récurrent et assez simple. Par exemple celui de la romance qu’il joue au piano vient aussi du cinéma des années 90 qu’on aime, dont les thèmes restent toujours un peu en tête. Dès le départ on désirait une mélodie comme le piano qu’on entend pour la première fois lors de la scène du ponton où Anthony rencontre Steph et qui revient plusieurs fois après.
Zoran: Il raisonne aussi par personnage. Ce thème est celui de la romance et puis il y a celui d’Hacine. C’est celui qui est dérivé finalement en thème dramatique sur la séquence du lac.
Quand on regarde le film cette région semble un peu oubliée, désindustrialisée avec cette vallée pentue dans laquelle les personnages sont coincés. La zone est abandonnée et parait aussi déglinguée que le sont les corps des personnages.
Zoran: Dans le bouquin, Nicolas Mathieu fait des digressions sociologiques formidables et l’on se demande comment nous, en lisant le livre on va réussir à faire passer ces choses-là avec des images. On est forcément moins fin qu’en littérature quand on a une caméra. Filmer les hauts-fourneaux, ce fantôme d’usine où l’on se donne un rendez-vous amoureux, qui accueille aussi la scène de confrontation entre Anthony et Hacine. On s’est dit que peut-être filmer les hauts fourneaux suffirait à raconter un monde qui a disparu. C’est pour cela qu’il était très important de les montrer.
Que vous a apporté la réalisation de cette première adaptation au cinéma ?
Ludovic: Cela nous a permis de rencontrer nos producteurs Hugo Sélignac et Alain Attal qui sont venus nous chercher pour l’adaptation. Ce sont de supers producteurs et cela nous permet de continuer avec eux. On appréhendait un peu au début car c’est un film avec un gros budget. On se demandait s’il y allait avoir un aspect commande où on allait être un peu plus bridés dans notre façon de faire. En fait pas du tout, paradoxalement avec eux nous n’avons jamais été aussi libres dans notre façon de travailler, avec des moyens qui nous ont permis de faire ce que l’on voulait en terme de mise en scène, au niveau des musiques etc. Ca nous a aussi fait découvrir le travail avec une équipe plus grande. Auparavant on avait fait des films plus modestes. Au final on a trouvé une grande liberté dans tout ça et ça nous a aiguillé vers l’idée qu’on avait envie de continuer dans cette direction.
Zoran: Chaque projet nécessite des moyens différents, nous ne sommes pas dans une logique de « toujours faire plus ». Ce film avait peut-être aussi besoin de plus de moyens parce qu’il s’agit d’un film long. Le tournage a duré douze semaines avec beaucoup d’acteurs, les reconstitutions d’époque etc.
Votre filmographie tend donc vers plus de protagonistes. Quelle sera la suite ?
Zoran: Confronter les points de vue permet aussi de raconter plus de choses. Pour la suite on écrit plusieurs films. l’un est multi points de vue et l’autre pas du tout.
Ludovic: On ne sait jamais comment les choses vont se faire, il faut pouvoir rebondir si jamais un film met trop de temps à se faire. L’un est assez ambitieux, on a écrit la moitié du scénario, et il coûtera probablement très cher avec le risque d’attendre pour le tourner.
C’est un film de genre ?
Ludovic: L’un est un film de genre et l’autre pas. Des deux projets on va sans doute commencer par celui qui n’est pas du genre et continuer par l’autre.
Zoran: Il y en a un qui est beaucoup plus sobre, plus naturaliste.
Ludovic : On aime bien tourner, on est aussi assez pressés et on n’aime pas trop l’idée de devoir attendre trois ans pour faire un film. Si on faisait le film à gros budget on allait attendre trois ans. On écrit donc quelque chose de plus simple pour pouvoir tourner l’année prochaine.On a réussi pour nos trois derniers films a tourner tous les deux ans. il y a une année où on tourne et une année où on sort un film. On aimerait bien pouvoir tourner l’été prochain.
Zoran: Au-delà du planning il s’agit aussi d’envie. On a parfois plusieurs envies et si on a deux envies on écrit les deux.
Propos recueillis par Stéphanie Lannoy, FIFF 2024.
Photo des frères Boukherma ©FIFFVanespenJuliette