Maudie de Aisling Walsh est un joli biopic sur Maud Lewis (1903-1970), peintre nord-américaine prolifique de style naïf. De facture classique, ce drame romantique séduit par son histoire particulière et l’humanisme profond qui s’en dégage.
L’histoire débute en 1938. Jeune femme arthritique hébergée chez sa tante, Maudie décide de prendre sa vie en main et trouver du travail. Elle sera engagée comme femme de ménage par Everett Lewis, pêcheur boiteux et asocial qui l’accueillera dans sa petite maison isolée. La rencontre de ces deux personnages est glaciale et maladroite. Le film raconte le chemin que vont parcourir ces deux personnalités si différentes pour s’appréhender et s’aimer. Car étonnamment, ils formeront un couple fort, pour de vrai.
Le film repose sur l’interprétation des deux acteurs principaux qui font corps avec leurs personnages et illuminent le film. Ethan Hawke (Bienvenue à Gattaca de Andrew Niccol) interprète le boiteux Everett, aussi grincheux et froid que Sally Hawkins (Blue Jasmine) est solaire, volontaire et dépasse son handicap. Entre une peintre arthritique et un homme teigneux et boiteux, c’est bien de langage du corps dont il s’agit. Si Everett tient dans un premier temps le rôle fort du duo, le naturel et l’innocence de Maudie vont peu à peu contaminer les lieux jusqu’à toucher le mutique Everett. La petite maison grise va peu à peu devenir guillerette grâce aux peintures de Maudie, qu’elle réalise à même les murs, témoignages d’une vision du monde solaire et positive de la jeune femme. L’art naïf de Maudie séduira une riche voisine, Sandra, Kari Matchett (Tree of life de Terrence Malick) et permettra par la suite de faire connaitre l’artiste.
Le temps va passer, des images 4/3 dévoileront les vrais protagonistes. On est curieux de les découvrir, eux si atypiques et dont l’histoire est charmante et inattendue, aussi difficile soit-elle. Cerise sur le gâteau, le président Nixon lui-même achètera une œuvre à Maud Lewis.
Berlinale Special 2017
Sélection Officielle au festival de Toronto 2017