Tulip fever, drame romantique de Justin Chadwick dans la Hollande du XVIIe siècle – En salle le 30 aout

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Tulip fever est un drame romantique qui prend place aux Pays-bas au XVIIe siècle, durant la tulipomanie. A l’époque, le cours du bulbe a dépassé des plafonds insensés puis s’est effondré, provoquant la crise de la tulipe. On l’évoque comme la première bulle spéculative de l’histoire. C’est sur ce fond historique que le cinéaste et comédien Justin Chadwick (2 sœurs pour un roiMandela, un long chemin vers la liberté) situe son histoire. Le scénario de Tom Stoppard est inspiré du roman britannique Le Peintre des vanités (Tulip Fever) écrit par Deborah Moggach.

Le jeune peintre Jan Van Loos, Dan de Haan, va tomber amoureux d’une femme mariée, Sophia Sandvoort, Alicia Vikander, alors qu’il réalise un portrait de celle-ci. Les amants vont tenter de fuir, mais pour ce faire, il leur faudra de l’argent…

La force du film réside en partie dans un casting trié sur le volet. Le couple adultère est particulièrement bien assorti. Dan de Haan (Valérian et la cité des mille planètes de Luc Besson) joue parfaitement son rôle de peintre affairé et Alicia Vikander (The Danish Girl de Tom Hooper) la femme mariée par devoir. Christoph Waltz (Django Unchained de Tarantino) interprète remarquablement le résigné et raisonnable mari de Sophia, Cornelis Sandvoort. L’abbesse de Sainte Ursula « cultivatrice d’or » à travers ses plantations d’œillets, est somptueusement incarnée par la charismatique Judi Dench (Philomena de Stephen Frears). Maria, la servante débordante de vie des Sandvoort, est Holliday Grainger (série Les Borgias).

Alicia Vikander-Christoph Waltz-TULIP FEVER
Alicia Vikander et Christoph Waltz dans TULIP FEVER

Le fond historique est très intéressant. On est plongés dans la Hollande du XVIIe siècle dans la ville d’Amsterdam qui grouille de vie avec ses canaux, le tout à travers sa peinture… Car l’approche du film se fait aussi par ce que l’on en connait : l’âge d’or de la peinture néerlandaise du XVIIe. Ces représentations picturales se retrouvent dans les décors de Nick Dent, les costumes Michael O’Connor et surtout la lumière signée Eigil Bryld parfaitement maîtrisée qui achève le tableau d’époque.

Dan De Haan - Alicia Vikander - TULIP FEVER
Dan De Haan et Alicia Vikander dans TULIP FEVER

Bien que de facture classique, on apprécie ce drame par le charme qu’il dégage, dans ses destins de vie particuliers. Comme celui du mari, Cornelis, que la raison pousse à bien des choses y compris reprendre une seconde et jeune épouse en l’orpheline qu’est Sophia. A travers le destin de cette jeune-femme désignée pour être mariée à un homme plus âgé, la condition de la femme de l’époque est évoquée et constitue le point de départ du récit. « Aime-le, respecte-le et obéis-lui » lui dira l’abbesse avant son départ.