Si le titre peut laisser dubitatif, mieux vaut se laisser aller à découvrir cette comédie franchement sympathique sur un boys band de religieux. C’est la première comédie que Fabrice Eboué réalise seul après les co-réalisations Case Départ et Le crocodile du Botswanga.

La vie de Nicolas Lejeune, Fabrice Eboué, producteur d’un label de musique indépendant, va à vau-l’eau. Sa femme, Amelle Chahbi (Les Barons), l’a quitté et la grande patronne de son groupe, Mathilde Seigner, le met au défi de remplir l’Olympia d’ici 2 ans avec un nouvel artiste. Nicolas et son assistante, la rock n’roll Sabrina, Audrey Lamy, vont tout faire pour dégoter la perle rare. L’idée émerge alors de réunir un boys band de religieux avec un imam, un prêtre et un rabbin. La recherche s’annonce complexe et le défi compromis sachant que pour monter ce groupe, il faudrait qu’une fois sélectionnés, les religieux parviennent à vivre ensemble…

L’histoire s’appuie sur un casting trié sur le volet. Éboué assume bien le producteur à côté de ses pompes. Son assistante Sabrina, la formidable Audrey Lamy (Tout ce qui brille de de Géraldine Nakache et Hervé Mimran) qui mange toujours des sucettes est toujours prête à chanter et se déhancher devant un clip, surtout douteux. Les représentants religieux revêtent chacun le costume avec brio. Moncef, Ramzy Bedia (Pattaya de Franck Gastambide) fêtard avéré, va interpréter l’imam malgré lui. On donnerait le bon dieu sans confession au curé, Guillaume De Tonquédec (Le Prénom de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière), tant il irradie de bonhomie. Le rabbin Samuel, Jonathan Cohen (série TV Serge Le Mytho) Traumatisé par son passé, tient le niveau haut la main.

Fabrice Eboué surfe sur un courant feel good faisant défaut à notre société quant à la coexistence des communautés. La comédie fonctionne bien car les clichés de chaque religion sont donnés en pâture aux autres religieux et disséqués dans un humour parfois féroce. Chacun en prend pour son grade dans un partage équitable. Comme cette blague sur L’étoile, que le juif « préfèrera pas porter sur lui », suivie d’un froid glacial des protagonistes conscients de la lourdeur de la blague et attendant la réaction du premier concerné.
On passe un bon moment avec cette comédie enjouée aux moments savoureux comme ce clip délicieux de ringardise inspiré de mythologie, où les principaux personnages sont déguisés et qui est possiblement tourné à la mer de sable. On sort le sourire aux lèvres, revigoré par toutes ces pitreries et ça fait du bien.
Carte Blanche à Fabrice Eboué (Video)