Three Billboards Outside Ebbing, Missouri – dont la maladroite adaptation en Français, Les Panneaux de la vengeance – est un drame de Martin McDonagh (L’Irlandais) qui prend place à Ebbing, une petite ville de l’amérique profonde, trou perdu du Midwest où il ne se passe pas grand-chose.

Le récit, profond, se déroule au travers de personnages complexes et tient compte de la fragilité de la nature humaine. La mise en scène est précise et efficace. Le film vient de rafler 4 Golden Globes : Meilleur film dramatique, Meilleur scénario (écrit par le cinéaste), Frances McDormand remporte le prix de la Meilleure actrice dramatique et Sam Rockwell celui du Meilleur second rôle masculin. Le film avait auparavant remporté le Prix du Meilleur scénario à la Mostra de Venise. Une pluie de prix pour un film qui restera dans l’histoire du cinéma par son ampleur, sa perfection et toute la complexité qu’il présente.
Après des mois sans que l’enquête sur le meurtre de sa fille n’ait avancé, Mildred Hayes décide de faire bouger les choses et installe des messages controversés à destination du chef de la police locale sur des panneaux publicitaires à l’entrée de la ville.

Frances McDormand (Oscar de la Meilleure actrice 1997 pour Fargo des frères Coen) interprète à merveille cette mère désabusée, endurcie comme le roc qui utilise ses dernières armes pour faire éclater la vérité sur le meurtre de sa fille. Le casting rassemble des « gueules », ainsi le commissariat gangrené par des flics englués dans une routine inexorable frôle le casting parfait. Woody Harrelson (Tueurs nés d’Oliver Stone, série True Detective) interprète Bill Willoughby, chef de la police qui tente de faire marcher droit ses gars. Surtout Jason Dixon, être instable et colérique qui vit toujours avec sa mère que Sam Rockwell (Ours d’argent 2003 pour son rôle dans Confessions d’un homme dangereux de Georges Clooney) incarne dans toute son écorchure.

On est proche de ces personnages grâce à des cadrages parfaits en cinémascope signés Ben Davis (Indian Palace de John Madden). La musique ajoute une touche country qui achève de nous plonger dans cette Amérique perdue avec ses paysages sans fin, où chacun connait son voisin et agit en fonction de ses convictions pas toujours belles.