Voilà un teen movie positif et touchant à la réalisation audacieuse signé Bo Burnham, sélectionné à Sundance, et sa formidable actrice principale Elsie Fisher, a été nommée au Golden Globes pour son rôle. On découvre une jeune fille blonde, sûre d’elle, Kayla, youtubeuse qui se filme dans sa chambre et donne des conseils avisés à ses followers. Si dans le monde virtuel 2.0 le personnage de Kayla est tel quel, en réalité Kayla est une autre. Ado timide et mal dans sa peau, elle vit très seule et sans amis. La jeune fille vit les dernières semaines de sa dernière année de collège avant le grand saut du lycée. Tout le challenge pour elle va être de parvenir à évoluer dans le monde réel alors qu’elle s’épanouit dans une existence virtuelle sur internet, via les réseaux sociaux, sa chaîne etc. Il va falloir qu’elle sorte du monde virtuel dans lequel elle se cache et se crée une autre personnalité.

Le succès de cette comédie dramatique tient beaucoup à sa géniale héroïne que très vite, forcément, on adore. Véritable révélation, Elsie Fisher porte le film sur ses jeunes épaules. Troublante de naturel, elle interprète superbement cette ado introvertie à l’acné débutante. Maladroite et gênée lors d’un anniversaire -piscine où elle doit se mettre (forcément) en maillot de bain, et qu’elle n’a pas choisi le bon.

La mise en scène osée et affirmée est adaptée au monde des ados. Bo Burnham Adopte ainsi la réalisation à la perception du monde par les ados via leurs médias, entre réel et 2.O. Les supports et les images se mélangent, vidéos, smartphones etc. Il montre ainsi leur isolement comme lorsque Kayla dîne avec son père. On la voit en gros plan qui enlève son oreillette car un son lointain vient de gêner l’écoute de sa musique. On la découvre à table avec un père qui tente de lui parler malgré le casque et le smartphone de la jeune fille par lesquels elle est totalement aspirée.

Eighth grade est un portrait très juste et déjanté d’une jeune fille qui symbolise une génération où l’image est reine, et où les jeunes peuvent vivre leur vie par procuration comme le fait Kayla. Il montre tout le danger que la virtualité représente pour la construction de la personnalité des ados. Le ton positif et déjanté rend cette comédie vraiment attachante. Et comme salue Kayla à la fin de ses capsules videos : Gucciiii!

Remportez des places sur la page Facebook du 10 au 14 février pour aller voir le film en Belgique !