Lola vers la mer de Laurent Micheli, un road movie intense entre un père et sa fille

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Avec Lola vers la Mer, Laurent Micheli nous offre un road movie émouvant. Une ligne de vie tracée par une jeune fille transgenre et son père qui vont se retrouver face au deuil. Un premier film stylé, énergique et vif aux partis pris esthétiques affirmés qui rappelle le cinéma indépendant américain.

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Fine liane aux cheveux longs décolorés rose, skateboard en bandoulière, Lola court à l’enterrement de sa mère. A 18 ans, la jeune femme est transgenre. Elle se heurtera à un père qu’elle n’a pas vu depuis deux ans.

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Après Even Lovers Get The Blues, Laurent Micheli réalise un second long métrage très intéressant et nécessaire, un peu inégal parfois, mais qui propose un scénario extrêmement bien écrit. Il emmène le spectateur dans un récit imaginatif, sans temps morts. Mya Bollaers, elle-même transgenre, interprète Lola avec beaucoup de justesse, jouant d’une grâce naturelle et une belle voix grave qui nous restent à l’esprit. On retrouve avec plaisir Benoît Magimel en père déboussolé face à un fils devenu fille. Lionel se fait désormais appeler Lola. Inacceptable pour cet homme qui vient de perdre sa femme. Un grand rôle enfin à la hauteur du charisme de l’acteur et qu’il habite avec brio.

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Le souffle du vent de la côte belge vivifie cet élégant road movie et le bilinguisme lui insuffle un doux parfum de réalisme. Lola est bilingue tandis que son père, arrivé en Flandre, sera, une fois de plus perdu. Ce duo d’équilibristes va tant bien que mal respecter les volontés de leur chère défunte au rythme d’une musique rock bien définie que l’héroïne écoute. Un bel hymne à la liberté et au vivre ensemble. On a hâte de découvrir les prochains films de Laurent Micheli.