
Nos plus belles années (Gli Anni Più Belli) est une émouvante saga sur un groupe d’amis en Italie, des années 80 à nos jours signée Gabriele Muccino (Une famille italienne). Giulio, Riccardo, Paolo et Gemma ont 16 ans. Inséparables, jeunes et beaux, ils dévorent la vie. Le brillant scénario co-écrit avec Paolo Costella présente quarante ans de leurs vies, parsemés de quelques repères temporels de la grande histoire.

La captivante dramatisation du récit amène cette fiction à devenir une fresque aussi complexe et inattendue que peut l’être la vie réelle. Ce film choral suit le fougueux groupe d’ados à l’insouciance énergisante. Les années passant, on découvrira leurs espoirs, leurs brouilles, leurs joies, leurs amours et au-delà, leur amitié. Les protagonistes avancent, se plantent et continuent leur chemin. Fils de garagiste mafieux, le charismatique Giulio, Pierfrancesco Favino (Le Traître de Marco Bellochio) visera la réussite professionnelle. Riccardo Claudio Santamaria tentera une carrière dans le cinéma puis le journalisme sans conviction. Paolo, Kim Rossi Stuart rêveur et éternel romantique s’éprend vite de « boucle d’or » Gemma, Micaela Ramazzotti, dont la vie connaitra bien des imprévus.

Le profil psychologique de chaque personnage est très juste. On se prend de passion pour ces protagonistes incarnés par des acteurs émouvants. Le cinéaste assume dans son récit un parti pris de mise en scène très singulier et réussi. Chaque personnage deviendra tour à tour narrateur principal de l’histoire et constituera ainsi la liaison narrative, reliant l’intrigue du film à son histoire personnelle, face caméra puis par sa voix-off. La bande son truffée de titres phares des années 80 sur lesquels les personnages se défoulent allègrement participe largement à l’émotion narrative.
Gabriele Muccino signe une comédie dramatique d’où surgit un sentiment extrêmement positif. La fougue, l’envie de vivre des personnages habite et traverse l’écran. Leurs retrouvailles auxquelles le spectateur souhaite immanquablement assister sont bouleversantes. On se projette aisément dans ces protagonistes fragiles, imparfaits dont les trajectoires fluctuent comme dans la vie.