The Duke est une comédie britannique sociale et jouissive comme on les aime. Décédé en septembre 2021, le cinéaste Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill), éclaire le grand écran grâce à un dernier long métrage à la fois tendre et joyeux, The Duke, inspiré d’une rocambolesque histoire vraie.

Mars 1961. Kempton Bunton, chauffeur de taxi sexagénaire dérobe à la londonienne Tate Gallery un célèbre portrait du Duc de Welllington peint par Francisco Goya. Il tente de négocier le retour du tableau contre l’abandon de la redevance de télévision pour les plus précaires.

On se prend d’affection pour ce couple de retraités modestes dont la maison vieillotte, tapisserie et moquette à l’appui, sentirait presque la naphtaline. Jim Broadbent incarne avec passion ce sexagénaire révolté épris de justice sociale « Pas de taxe TV pour les ainés ! » qui écrit une pièce révolutionnaire « Les aventures de Susan Christ », dans laquelle Jésus est remplacé par une femme. Sa courageuse épouse Dorothy interprétée par Helen Mirren, fait des ménages et se désespère des manquements quotidiens de son rebelle de mari.

Outre son casting, la réussite du film tient en partie à une dramatisation du récit dans un scénario qui s’attache à une famille dont les êtres sont tous fragilisés par la perte d’un être central dans leur vie : leur regrettée fille et soeur. Le fils Jackie est campé par Fionn Whitehead. Ce point particulièrement sensible chez chacun des protagonistes explique son profil psychologique comme ses actions à venir.

A travers cette histoire bouleversante aux personnages forcément attachants, Roger Michell replace le mythe de Robin Des Bois au goût du jour. Le célèbre hors-la-loi du moyen âge qui resdistribuait ses butins aux pauvres se mue aujourd’hui en respectable homme sexagénaire, costard et lunettes sur le nez, qui se rebelle contre une société inégalitaire avec un objectif affirmé : « faire les poches à ceux qui préfèrent l’art à la charité ». Une bouffée d’espoir avec le sourire.