Ernest & Célestine: Le Voyage en Charabie, une épopée humaniste & pédagogique

On embarque avec plaisir dans les nouvelles aventures ce duo improbable formé par ce gros ours en amitié avec cette délicate petite souris, Ernest& Célestine: le Voyage en Charabie. Jean-Christophe Roger et Julien Chheng réalisent ce nouvel opus d’animation inspiré des albums de Gabrielle Vincent. On plonge avec délice dans cet univers toujours aussi joliment dessiné dont la rondeur du dessin est parfois plus innocente que son propos qui devrait séduire petits et grands. Une charmante épopée pleine de bon sens et profondément humaniste.

Suite à un incident, le violon d’Ernest est cassé. Une seule solution pour le réparer : partir en Charabie, le pays d’Ernest. Le duo s’envole donc au pays des ours, pour y découvrir que la musique y est bannie depuis plusieurs années. Pour les deux acolytes il est impossible de vivre sans la musique ! Ils vont tout tenter pour réparer cette injustice et ramener la joie au pays des ours.

Le voyage en Charabie n’est pas une suite, un numéro deux, mais bien une aventure trépidante qui mettra les deux compares à l’épreuve, incarnés à l’écran par les voix de Lambert Wilson (pataud pour l’occasion) et de la sautillante Pauline Brunner. Ernest et Célestine vont être confrontés au retour dans sa famille de l’ours ainsi qu’à des règles absurdes en absurdie, si l’on peut dire. Des centaines de panneaux d’interdictions envahissent les rues de la Charabie. Charabie vient de Charabia, c’est bien d’injonctions incompréhensibles pour nos deux aimables héros dont il s’agira. « En Charabie c’est comme ça et pas autrement! », une devise bien autoritaire pour un si joli pays qui rappelle des dictatures lointaines. Notons la superbe chanson du film signée Pomme, Claire-Pommet, compositrice et interprète.

A travers ce récit chargé d’une amitié profonde entre un ours et une souris, aussi différents soient-ils, ce long métrage d’animation évoque les thèmes de la tolérance, du totalitarisme, de l’humanisme, de la liberté et résonne d’une certaine manière avec le réel, dans des lieux où la musique est interdite…