Tanna, fable initiatique de Martin Butler et Bentley Dean nous plonge dans une nature foisonnante. Retour aux sources assuré – En salle le 24 août

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C’est à travers le Regard d’une enfant, Selin (Marceline Rofit) que l’on découvre le village de la tribu des Yakel sur Tanna, île du pacifique. Selin joue, court, s’enfuit, désobéit à ses parents comme une herbe sauvage. A force de courir partout, elle remarque que sa grande sœur Wawa (Marie Wawa) en passe de devenir une femme, est particulièrement proche de Dain (Mungau Dain), petit fils du chef. A travers les feuilles des arbres Selin observe cette relation naissante avec toute la curiosité d’une enfant de son âge. Un jour Selin franchit la zone interdite : celle où la tribu n’est pas en sécurité, régulièrement attaquée par la tribu les Imedins. Son grand-père (Albi Nangia), chaman, l’emmène alors auprès de Yakul, la mère spirituelle, symbolisée par le Volcan actif de l’île afin de lui apprendre le respect. Ils sont attaqués. C’est le drame. Selin devra apprendre à grandir malgré elle. Les hommes des tribus devront tenter de sauvegarder une entente bien fragile, tout en apprenant aux jeunes à pardonner le passé. Les protagonistes devront apprendre à se plier aux lois de la vie en communauté tout en vivant dans la nature.

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Martin Butler et Bentley Dean sont issus du documentaire et s’en rapprochent pour cette comédie dramatique imprégnée de réel. Bentley Dean a vécu sept mois dans la jungle avec sa famille sur l’île de Tanna avant de faire ce film. C’est donc d’une fiction documentée sur la vie insulaire des tribus dont il s’agit. Les comédiens sont choisis sur place et non professionnels, ils jouent souvent un rôle qu’ils ont dans la vie (le chef de la tribu Yakel en est le vrai chef). Ils ont participé à l’écriture du scénario et improvisé les scènes le plus naturellement du monde.

Les cinéastes insufflent une très forte fibre écologique au film. L’homme vit au centre d’une nature luxuriante qui le domine. Le volcan en activité est sa divinité. Si les traditions des tribus ne sont pas celles des sociétés civilisées, celles-ci luttent pour le bien de leur communauté en vivant en pleine jungle, tout en essayant de ne pas perdre leurs traditions.

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Le Grand père désignera la civilisation moderne au loin et expliquera qu’« ils se sont perdus » à Selin, choquée par ce monde inconnu. Toute l’angoisse des anciens sera de conserver le « Kastom » dont ils se savent les derniers porteurs (sorte de ligne de vie au Vanuatu englobant les croyances globales, les lois). C’est pour cela que l’initiation des plus jeunes sera essentielle. Selin devra aider sa sœur et sa mère. Wawa, sa sœur, passera le rite initiatique pour devenir une femme.  Le petit fils du chef tentera de pardonner les actes passés de ses ennemis. Les anciens eux-mêmes seront contraints à prendre des décisions, même difficiles, pour le bien de toute la tribu.

La grandeur des mythes et des contes transparaît dans ce film inspiré d’une histoire vraie dans laquelle les personnages évoluent au sein d’une végétation foisonnante. La morale qui émane du récit est finalement celle de la toute puissante nature, plus forte que l’homme.