Florence Foster Jenkins de Stephen Frears : l’histoire d’une cantatrice qui ne s’entendait pas chanter – En salle le 3 août

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Le film relate l’histoire vraie de Florence Foster Jenkins (Meryl Streep), héritière de la bonne société New Yorkaise, passionnée par le chant qui a toujours rêvé d’être cantatrice. L’aisance financière de la dame n’incite pas son entourage à oser lui dire qu’elle chante incroyablement faux à commencer par son mari et impresario St. Clair Bayfield comédien anglais aristocratique (Hugh Grant) qui n’hésite devant rien pour qu’elle n’apprenne pas la vérité. Poussée par sa passion, la cantatrice voudra réaliser son rêve : se produire sur une grande scène, à Carnegie Hall en 1944…

On attendait forcément ce biopic de Stephen Frears (The Snapper, Philomena, The Queen), contant l’histoire vraie de la passionnée Florence Foster Jenkins que Catherine Frot avait magistralement interprété dans le film Marguerite de Xavier Giannoli. Ce Film avait reçu 4 Césars dont celui de la meilleure actrice pour Catherine Frot. Si Xavier Giannoli favorisait dans son film le côté psychologique de l’histoire et s’autorisait à la romancer, Stephen Frears préfère, lui, s’attaquer directement à la vraie vie de la cantatrice pour la raconter sur un mode burlesque, et nous offrir une excellente comédie.

Le Trio de comédiens Meryl Streep, Hugh Grant et Simon Hellberg qui joue le pianiste Cosme McMoon (A serious man de Ethan et Joël Coen, la série Big bang Theory) fonctionne à merveille créant des situations d’un grand comique et des dialogues pétillants.

La première répétition de Florence avec son prof de chant est une scène d’anthologie. Le jeune pianiste Cosme McMoon qui vient d’être engagé par Florence et son mari pour un prix démesuré, rencontre, impressionné, le professeur de chant qui n’est autre qu’une personnalité de l’opéra de New York. La répétition va commencer. Le pianiste joue. Florence commence à chanter… C’est une scène fabuleuse, de par les jeux de regards avec St. Clair, les réactions du jeune pianiste qui n’en croit pas ses oreilles et passe par diverses émotions : étonnement, dégoût, rire… On note une excellente interprétation de Simon Hellberg en pianiste timide et réservé emporté par les jeux des uns et des autres.

Stephen Frears ancre son film dans la société New-Yorkaise des années 40 (comme la réalité) qui y est bien retranscrite. Le courageux compositeur Alexandre Desplat s’est attelé à la rude tâche de la musicalité du film (Oscar de la meilleure musique de film en 2015 pour The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, Ours d’argent pour De battre mon coeur s’est arrêté de Jacques Audiard), Les très beaux décors New Yorkais des années 1940 sont réalisés par Alan Macdonald et les costumes par Consolata Boyle.

« Imaginez ce que c’est de tenir 3000 personnes dans votre main », confiera Florence à son mari, St Clair, en sortant d’une représentation de la soprano Lily Pons au Carnegie Hall. C’est là son rêve. C’est aussi tout le piège d’un petit monde artificiel dont l’équilibre est fragile. Le film est une très bonne comédie, qu’il faut voir indépendamment de Marguerite de Xavier Giannoli car les deux films assument bien leur genre que ce soit la romance ou la comédie burlesque.