Comme nos parents de Lais Bodanzky, Une princesse en converse aux prises avec la réalité – En salle le 2 août

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Comme nos parents, Como nossos pais, est un drame psychologique de la cinéaste brésilienne Lais Bodanzky, (La bête a 7 têtes), présenté à la section Panorama à la dernière Berlinale. Elle a co-écrit le scénario avec son mari Luiz Bolognesi, avec qui elle collabore régulièrement, oscillant entre réalisation de films documentaires et de fictions. C’est une plongée familiale fictionnelle mais documentée sur la position de la femme dans la société contemporaine qu’effectue cette fois-ci la cinéaste. Elle nous présente ainsi la vie de Rosa, 38 ans, mère de famille, épouse et « fille de », dont la personnalité va vaciller suite à une révélation de sa mère.

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Rosa, Maria Ribeiro, vit ainsi avec son mari Dado, Paulo Vilhena, et ses deux filles adolescentes. Elle tente de mener de front son travail et sa vie de famille, avec un mari souvent absent. Piégée par les exigences de deux générations, Rosa tente d’être une femme parfaite dans tous les domaines.

La première séquence pose brillamment le décor d’un repas de famille un dimanche chez sa mère. En une séquence on visualise la hiérarchie familiale, les rapports et la place occupée par chacun. Une mère un peu encombrante qui surestime un beau-fils défaillant mais « défenseur de la forêt amazonienne » et elle, Rosa, qui au milieu tente d’exprimer les difficultés de sa vie quotidienne, en vain. La révélation que lui fera sa mère va être une véritable bombe dans son quotidien. Clarice, Clarisse Abujamra, lui annonce ainsi brutalement qu’elle a été conçue lors d’un voyage à Cuba, où son père Homero, Jorge Mautner, était absent. C’est le clash pour Rosa, dont la personnalité va se fissurer en découvrant que ses origines ne sont pas celles qu’elles croyaient être.

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Comme nos parents dresse un portrait assez juste d’une famille où Rosa représente une génération de femmes coincée entre les exigences sociétales, patriarcales anciennes et la nécessité de se trouver en tant qu’être humain et de se faire une place dans la vie. L’héroïne s’est en effet oubliée elle-même en renonçant à une carrière artistique pour les besoins de sa vie familiale. Besoins qui seront réveillés par la révélation fracassante de sa mère. Le film raconte comment Rosa va encaisser ces aveux et la manière dont elle va pouvoir évoluer, notamment dans son rapport avec Clarice, relation ambigüe s’il en est. « La mère » sera d’ailleurs qualifiée par Clarice comme « Celle qui ne sait rien ».

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Comme nos parents est un film sociologiquement important car il aborde les problèmes culturels sur la position de la femme dans la société, au sein de sa famille et dans tous ses rôles, par la fiction, par des cas de vie concrets et réalistes. Si le film est truffé de références féministes comme les écrits de Simone De Beauvoir, la pièce Une maison de poupée d’Ibsen, il propose une vision juste sans jamais tomber dans le piège d’un point de vue déséquilibré envers les hommes.

La cinéaste propose une histoire ou la déconstruction des idées sociétales préconçues envers le rôle féminin, va être mise en oeuvre par le personnage principal de Rosa, lui permettant de se reconstruire voir de se contruire en tant que femme, en tant qu’être humain libre de vivre sa vie.

Entretien avec Lais Bodanzky

Trailer https://www.cinenews.be/fr/films/comme-nos-parents/videos/