Good Time des frères Safdie, Robert Pattinson montre son côté sombre dans une histoire de fratrie trash, Haletant – Le 18/10

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Le cinquième long-métrage des frères Josh et Ben Safdie (Mad Love in New York, Lenny and the Kids), Good Time, est un thriller à sensation, filmé dans l’urgence des bas-fonds New Yorkais, leur lieu de prédilection. Les cinéastes réalisent à travers une émouvante histoire de fratrie un polar fiévreux sur la fuite en avant d’un anti-héros comme ils les aiment. Le scénario est co-écrit avec leur fidèle collaborateur, Ronald Bronstein. Le film était en Compétition Officielle au dernier Festival de Cannes.

Le pitch : Connie emmène son frère Nick, déficient mental, commettre un braquage qui tourne mal. Nick est arrêté. Connie tente de réunir l’argent pour la caution de son frère. C’est alors qu’il va entrevoir une autre solution : le faire évader. Une longue nuit sous adrénaline commence alors dans les bas-fonds de New York.

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Robert Pattinson, Good Time

C’est la première fois que les cinéastes dirigent des acteurs réputés comme Pattinson, Connie, Jennifer Jason Leigh, Corey, ou Barkhad Abdi, Dash et la collaboration détonne.  Dépossédé de son image un peu lisse, Robert Pattinson est éblouissant. L’acteur lâche tout en version trash, presque méconnaissable. Son personnage de anti-héros est complexe. Il veut bien faire et protéger son frère, mais pour cela choisit les pires actes. Ses ennuis vont s’enchainer à une vitesse folle et justifient l’urgence du récit de cette descente aux enfers. Ben Safdie joue brillamment Nick, handicapé mental qui voue une confiance aveugle à son frère mais reste inadapté à certains milieux comme celui de la prison, ce qui fera son malheur.

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Robert Pattinson & Ben Safdie, Good Time

La mise en scène affirmée épouse l’urgence narrative. La caméra, nerveuse, est toujours très proche des  protagonistes. Les seuls plans d’ensemble seront ceux qui surplombent la ville. La photographie de Sean Price Williams explore toutes les matières pour exprimer la course vers l’inéluctable de ces bad guys : flous, images granuleuses, lumières colorées…

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Buddy Duress, Good Time

La bande originale est ultra-présente et c’est là le bémol. Elle est aussi affirmée que le montage image, lui-même très rythmé, ce qui la rend envahissante pas moments. Daniel Lopatin appelé Oneohtrix Point Never (The Bling Ring, Partisan) signe cette musique électro teintée de diverses influences. 

Du braquage dans le Queens où ils ont passé leur enfance, aux bas-fonds de New York, les frères Safdie se penchent une nouvelle fois sur des personnages marginaux. Un destin inéluctable pour tenter d’échapper au système sans s’avouer vaincu.