Wonderstruck (Le Musée des Merveilles) de Todd Haynes, un joli film magique !

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Todd Haynes a réalisé le très apprécié film Carol, lauréat de multiples Oscars en 2016. Sur un scénario adapté du roman éponyme de Brian Selznick (L’invention de Hugo Cabret), ce drame fantastique raconte avec douceur et émerveillement les destins de deux jeunes enfants à des époques différentes, qui vont se ressembler avec une symétrie impressionnante et d’autant plus étrange.

Le pitch : Sur deux époques distinctes, les parcours de Ben et Rose. Ces deux enfants souhaitent secrètement que leur vie soit différente ; Ben rêve du père qu’il n’a jamais connu, tandis que Rose, isolée par sa surdité, se passionne pour la carrière d’une mystérieuse actrice. Lorsque Ben découvre dans les affaires de sa mère l’indice qui pourrait le conduire à son père et que Rose apprend que son idole sera bientôt sur scène, les deux enfants se lancent dans une quête à la symétrie fascinante qui va les mener à New York.

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Ce long-métrage déborde d’inventivité. Le scénario est fort bien tissé et l’on est emmené dans les aventures de ces deux protagonistes. Tous les éléments du langage cinématographique sont très recherchés et exploités à bon escient, pour épouser le récit et produire du sens. On reste impressionné par la créativité des outils narratifs qui semble illimitée. Image bleutée, grain, ralentis, noir et blanc, titrages, musique expressive, animation… Tout est bon pour le cinéaste afin de servir son histoire et produire du sens. Et forcément, le spectateur est aux anges, charmé par ces jeunes comédiens que l’on est convaincu de revoir bientôt, Oakes Fegley, Millicent Simmonds et Jaden Michael. Soulignons également la présence de Julianne Moore et Michelle Williams.

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Le film emprunte de nombreuses références à l’histoire du cinéma elle-même, comme de petits clins d’œil élégants : furtif à Nosferatu, ou plus affirmé avec le rôle de Julian Moore, la star Lilian Mayhew qui joue notamment dans La fille de l’orage, référence à Lilian Gish dans A travers l’orage. On applaudit aussi la reconstitution historique des années 1930 et 1970, et surtout ce recours au cinéma muet, clé du récit pour évoquer le thème de la surdité. A noter que l’équipe du film a été ovationnée par le public après la projection à Cannes…

Compétition Officielle au 70è Festival de Cannes