Dans Daphné, Emily Beecham en trentenaire frivole tente de regarder la vie en face

Daphné est un drame anglais de Peter Mackie Burns (Milk) réalisé d’après un scénario de Nico Mensinga, qui, originalité de la part d’un réalisateur, dépeint le portrait d’une jeune femme de 31 ans au sein de la ville de Londres. Il place l’action et sa protagoniste dans le quartier Elephant and Castle qui évolue constamment.

Agatha A. Nitecka

Ce drame aux accents anglais suit son personnage de près. La jeune femme court dans la ville entre son boulot dans un restaurant, ses sorties agrémentées de drogues, d’alcool, de sexe temporaire et sa relation conflictuelle avec sa mère. A 31 ans, la spirituelle Daphné avide de prose philosophique, ne s’assume pas et flotte entre deux âges. Elle va être témoin d’un braquage qui va bouleverser son existence sans qu’elle ne s’en rende compte.

Agatha A. Nitecka

Emily Beecham (Avé César de Joel et Ethan Coen) interprète cette jeune femme en crise existentielle, capable de générosité – elle prépare un sandwich pour un SDF – aussi bien que de complaisance envers elle-même. Elle s’enferme ainsi dans un certain nihilisme par manque de perspectives. Brouillée avec sa mère malade Géraldine James (Made in Dangenham, Sherlock Holmes), elle n’a comme confident que Joe, son patron, Tom Vaughan Lawlor (série Love/ Hate).

Daphné est un personnage profond et tout en nuances. Peter Mackie Burns parvient à exprimer l’intime du personnage en nous montrant sa carapace, celle que Daphné offre au monde, car elle est fière. Ce portrait de jeune femme est intéressant, parfois drôle. On apprécierait cependant une histoire un peu moins linéaire.