In the fade de Fatih Akin, un rôle qui fera date pour Diane Kruger

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Diane Kruger triomphait au dernier festival de Cannes en remportant le Prix d’interprétation féminin, pour son rôle dans In the Fade. Fatih Akin (Soul Kitchen) réalise à la fois un drame et un thriller avec un personnage central, celui de Katja, cette mère qui va d’un coup perdre ses proches dans un attentat et être brutalement balancée dans le non-sens d’une vie désormais impossible. Le film a récemment remporté le Golden Globe du Meilleur Film Etranger et le Critics’ Choice Award du Meilleur film étranger.
Katja, jeune mère blonde allemande vit avec son mari kurde et son fils dans un quartier populaire de Hambourg. Elle dépose son fils à l’agence de son mari où elle a prévu de revenir les chercher à 19h. Mais à cette heure-là, la route est bloquée. Des flammes au loin, et la police lui annonce deux décès.

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Katja va se battre contre ces disparitions brutales, mais aussi essayer de trouver qui sont les responsables. Son enquête est d’autant plus complexe que son mari, Numan Acar, avait été enfermé durant 4 ans en prison pour avoir détenu du haschisch.

Standfoto "Aus Dem Nichts"

La réalisation est efficace, accentuée par des tons froids qui privilégient le contraste. C’est un grand rôle pour Diane Kruger sur qui le film repose. L’actrice plonge en apnée dans ce rôle de mère et de femme perdue laissée à elle-même face à une réalité impossible. Son parcours psychologique est impressionnant et l’on n’anticipe pas ses réactions. On suit cette veuve de la découverte de l’horreur à son cheminement dans le deuil. Diane Kruger interprète avec brio cette femme déchirée qui fait face à l’horreur entourée de deux familles que tout oppose dont l’une, kurde, voudrait renvoyer le corps du fils par-delà la mer.

Standfoto "Aus Dem Nichts"

Le film fait référence à des attentats subis en Allemagne entre 2000 et 2007 organisés par un trio néo nazi de la NSU. Malgré la qualité du film, on est un peu gêné par certains choix un peu trop appuyés qui tournent un peu au cliché (la blonde allemande dans un quartier populaire turc…). La morale de l’histoire est assez douteuse avec une fin que l’on de dévoilera pas, et l’on craint ici le propos du cinéaste.