C’est en URSS que nous emmène cette fois-ci le comédien, scénariste et réalisateur Armando Iannucci. La Mort de Staline est l’adaptation d’une BD éponyme deThierry Robin et Fabien Nury qui relate les derniers moments du « Petit père des Peuples » Joseph Staline, sur un scénario co-écrit avec David Schneider et Ian Martin. Féru de satire politique, le cinéaste avait déjà commis la piquante comédie In The Loop qui racontait les transactions des services politiques britanniques et américains avant la guerre en Irak.

Dans la nuit du 2 mars 1953, Joseph Staline subit une attaque cérébrale. Ses ministres vont se livrer à une lutte acharnée pour le pouvoir. Certains envisagent un changement positif en Union Soviétique, et d’autres moins, mais quoi qu’il en soit, pour tous l’urgence est de taille : rester en vie.

Tous les éléments sont présents pour une truculente satire. Staline fut déclaré mort deux jours après qu’on l’ait trouvé gisant au sol. C’est en partant de faits réels comme celui-ci que les éléments croqués démontrent l’absurdité du totalitarisme. Ironie du sort et pure vérité historique, le responsable des Grandes Purges changeait de chambre tous les soirs pour ne pas que l’on porte atteinte à sa personne.

Les situations s’enchainent à un  rythme soutenu, ponctuées de savoureux dialogues, « Tous les bons médecins sont morts ».  Les ministres et proches de Staline, Adrian McLoughlin, sont tous présents dans un casting aux petits oignons. Béria, Simon Russell Beale, Chef de la police secrète, Kroutchev Ministre de l’agriculture, Steve Buscemi, Malenkov, Jeffrey Tambor et Jukov Jason Isaacs. On retrouve aussi la fille du dictateur, Svetlana,Andrea Riseborough, ainsi que son fils Vasili, Rupert Friend, rôle clé de la série Homeland. L’actrice Olga Kurylenko, James Bond Girl de Quantum of Solace incarne une pianiste concertiste et insuffle une dimension russe appréciable au milieu de ces acteurs britanniques. Il faut aussi saluer le travail de Cristina Casali Chef Décoratrice, et Suzie Harman Costumière, qui ont brillamment récréé l’époque.

Cette comédie satirique est hilarante. Dommage que les Russes n’aient pas un peu plus d’humour au regard de ce film. Le ton satirique de cette comédie n’a pas séduit et le film est interdit en Russie. Cela peut être lié au fait que Poutine réhabilite l’image de Staline au sein de la société russe. Certains vous diront même que sous Staline, ça fonctionnait bien et qu’ils ne manquaient de rien, omettant les purges et la dictature. Bref de quoi réaliser une bonne satire, c’est chose faite.