Daily Cannes! Plaire, Aimer et Courir vite, une romance émouvante des années 90 de Christophe Honoré

Christophe Honoré place le décor de ce drame romantique dans la France des années 90 entre Paris la capitale, et Rennes la province. Plaire, Aimer et Courir vite raconte le début d’un premier amour qui sera aussi celui d’un dernier. Le film est présenté en Compétition Officielle au Festival de Cannes.

PLAIRE, AIMER et COURIR VITE - VISUEL 3 ©Les Films Pelléas

Arthur, jeune étudiant provincial oscille entre une petite amie et des rencontres masculines éphémères. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Jacques, écrivain qui vit à Paris avec son jeune fils. Jacques et Arthur vont s’aimer le temps d’un été, mais Jacques sait que cet amour, il va devoir le vivre vite.

PLAIRE, AIMER et COURIR VITE - VISUEL 4 ©Jean-Louis Fernandez

Différentes générations d’hommes se côtoient dans ce récit. Chacun vit les années sida selon son âge. Ils se correspondent comme des sortes de doubles qu’ils pourraient avoir été ou devenir. Vincent Lacoste, séduisant comme jamais, interprète magistralement cet étudiant breton de 20 ans en pleine fougue de la vie, sorte de double de son ainé Jacques. Pierre Deladonchamps incarne Jacques, écrivain de 35 ans faussement égoïste atteint par le sida. Le sociétaire de la Comédie-Française, Denis Podalydès, plus âgé (et plus sage), est Mathieu, ami et voisin de Jacques.

PLAIRE, AIMER et COURIR VITE - VISUEL 5 ©Jean-Louis Fernandez

Christophe Honoré met en scène assez brillamment l’intimité de ses protagonistes, que ce soit Jacques dans ses moments solitaires de lutte face à l’avenir ou Arthur, qu’il suit le soir dans des ruelles sombres à la recherche de sensations fortes. Comme 120 Battements Par Minutes témoignait l’année dernière de la violence du combat des jeunes d’Act Up lors des années sida sur un registre violent, accusant les autorités de laisser crever les jeunes atteints de la maladie, Plaire, Aimer et Courir vite témoigne également de ces années avec plus de distance, sur le mode de la romance. Mais le témoignage est bien là. A travers le personnage de Jacques et de ses renoncements à la vie, aux limites qu’il s’impose face à l’amour, Christophe Honoré donne à voir à la lumière de l’écran cinématographique la réalité intime de ce qu’était à cette époque-là, faire face à la maladie.