L’Empereur de Paris, Vincent Cassel réinsère Vidocq dans la bonne société

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Réalisé par Jean-François Richet, L’Empereur de Paris relate le cheminement du célèbre bandit, Vidocq, vers sa réinsertion au sein de la bonne société parisienne. Quand on s’attaque à cette figure mythique du grand banditisme, un historique s’impose d’emblée. Vidocq a pris bien des visages au cours du temps comme pour cette série avec Claude Brasseur, ou encore ce long métrage avec Gérard Depardieu. C’est Vincent Cassel qui se pare cette fois-ci du costume de ce charismatique personnage. Le biopic s’intéresse à la reconversion, moment passionnant de la vie de cet ancien bagnard qui se dit innocent de nombreux crimes et n’en admettra qu’ un.

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Avec sa « gueule cassée » Vincent Cassel semble porter sur lui les événements vécus par cet homme hors du commun, marqué par une vie digne de celles des grands romans. La première scène préfigure la structure narrative et scellera la relation conflictuelle de trois protagonistes au cours du film. Vidocq est alors mis aux chaînes dans une galère ou règne le chef des bandits Maillard, Denis Lavant, (Mauvais sang de Leox Carax). Vidocq sera sauvé par Nathanaël, August Diehl (Un train de nuit pour Lisbonne de Bille August), qui se proclamera son ami. Les dés sont jetés pour cette relation triangulaire clé de voûte du récit. On regrette dans ce prologue un plan de situation très maladroit montrant cette galère qui vogue au hasard cherchant sa place dans le montage.

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On notera Freya Mavor dans le rôle d’Annette, Olga Kurylenko dans celui d’une baronne, Denis Ménochet en flic, Dubillard, et Fabrice Luchini qui interprète Fouché, Ministre de la police sous le Directoire, le Consulat et l’Empire.

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Si L’Empereur de Paris relève du cinéma classique, le contexte visuel et politique très riche permet une reconstitution historique prometteuse, bien que les époques aient été mélangées. L’Empire ne se limite pas à son propre style mais se nourrit également des époques voisines comme la Révolution. Citons les chefs des costumes Pierre-Yves Gayraud et de la décoration Émile Ghigo dont le travail est remarquable.

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Vidocq va traverser des époques mouvementées et suivre un déterminisme social impressionnant . Né sous la monarchie de Louis XVI, il combattra sous la révolution française, connaitra le Directoire, le Consulat et le Ier Empire, la Restauration, Louis-Philippe et la deuxième République avant de mourir sous le Second Empire.