
On attend depuis un moment le blockbuster Astérix et Obélix : l’Empire du milieu réalisé par Guillaume Canet, et l’on se doutait bien que son long métrage écrit pendant le confinement serait plus intimiste et personnel. « Lui » n’y déroge pas. Ce thriller psychologique surréaliste qui s’intéresse à un personnage central porte bien son titre puisque l’homme se conjugue lui-même à la troisième personne du singulier.
Un compositeur en mal d’inspiration accoste sur une île bretonne pour y travailler, après avoir laissé femme et enfants sur le continent. C’est dans une maison de caractère en pierre, en haut d’une falaise, au sein d’une nature bretonne abrupte que l’homme va composer sur un piano.
Guillaume Canet n’a plus à démontrer son indéniable talent pour le thriller (Ne le dis à personne). Pas de doute, le cinéaste maîtrise le langage cinématographique et quand le personnage entendra des bruits, eh bien nous aussi, spectateurs, et on s’accrochera au fauteuil. Lui se distingue par l’originalité du récit dans son écriture. Les voix intérieures du compositeur prennent corps et c’est ainsi que des personnages aux antipodes se rencontreront et discuteront naturellement. L’humour n’est pas absent de ce drame et le comique de situation non plus. Perdu dans un tourbillon de pensées l’homme dépressif panique. Dans sa remise en question il convoquera ses proches. Virginie Efira, Laeticia Casta, Mathieu Kassovitz, Patrick Chesnais et Nathalie Baye constituent un casting de choix.
Malheureusement le confinement pendant lequel il a écrit ce drame n’a pas réussi à Guillaume Canet qui s’acharne un peu trop sur le protagoniste qu’il interprète. Le récit autour du personnage principal tourne un peu en rond, les protagonistes analyseront également le comportement du compositeur (certes parfois avec beaucoup d’humour). Si la mise en place, les décors les cauchemars sont parfaitement mis en scène, on aimerait sortir de l’égocentrisme encombrant de cette oeuvre focalisée sur ce personnage qui en devient gênant.