Les Intranquilles de Joachim Lafosse ouvre ce soir le 36ème FIFF à Namur!

La 36ème édition du FIFF s’ouvrira ce vendredi 1er octobre avec brio par la projection du film Les Intranquilles de Joachim Lafosse en présence de l’équipe. Présenté en Compétition Officielle au 74ème Festival de Cannes le neuvième long métrage du cinéaste belge y a été très apprécié. Entretiens avec Joachim Lafosse et Damien Bonnard

Notre critique lors de la projection au Festival de Cannes:

Les Intranquilles de Joachim Lafosse, L’homme qui ne savait plus dormir

Avec Les Intranquilles, Joachim Lafosse prend la suite des frères Dardenne et entre en Compétition Officielle au 74ème Festival de Cannes. Ce drame viscéral raconte l’intrusion de la bipolarité au sein d’une famille. Le cinéaste y montre la lente transformation de l’homme par la maladie et la contamination progressive des siens. C’est aussi un film furieusement contemporain sur le confinement.

Couple d’artistes amoureux, Leïla et Damien vivent en pleine nature, un peu à l’écart du monde avec Amine, leur petit garçon. Il est peintre tandis qu’elle restaure des objets. Le comportement toujours plus excessif de Damien va devenir de plus en plus préoccupant.

Joachim Lafosse amène ses acteurs à déployer une puissance de jeu viscérale, un langage des corps écorchés et montre des esprits fatigués et en lutte. Leïla Bekhti et Damien Bonnard incarnent avec passion ces êtres habités, heureux puis tourmentés. Damien Bonnard à contre emploi, au regard de fou, déploie un jeu d’une force impressionnante. Les protagonistes portent les prénoms des acteurs, processus très troublant pour le spectateur. Si le film montre l’installation de la maladie et la contamination du quotidien de tous – le petit garçon est aussi touché par le comportement d’un père troublé – il est aussi le témoignage de notre époque – qu’on espère – post pandémie. Joachim Lafosse nous montre la vie d’un artiste qui sombre dans la maladie mentale, tout en introduisant des figures portant des masques de ci, de là. Le film est donc pensé en plein confinement, moment terrible pour la dépréciation de la santé mentale des gens dans la société. Les séquences de danse se chargent d’une émotion supplémentaire devant nos yeux de spectateurs fraîchement ex-confinés. Une énergie intense se dégage de ces moments de liberté le corps exulte.

Véritable film-témoignage, Les Intranquilles raconte aussi la maladie mentale en plein confinement, dans une famille d’artistes – Damien a peur de ne pas vendre ses toiles – activité qui fut jugée non essentielle pendant la pandémie.