
Premier long métrage de la belgo-roumaine Teodora Ana Mihai, La Civil est un thriller qui prend place au Mexique, produit entre autres par les frères Dardenne et Cristian Mungiu. Inspiré de faits véridiques, basé sur une enquête et un travail d’écriture de deux ans avec le mexicain Habacuc Antonio de Rosario, La Civil intègre le réel sous la forme d’un film de genre haletant et réussi. Projeté à Cannes comme l’était Girl il y a deux ans en sélection Un Certain Regard, ce drame ouvrait récemment le Film Fest Gent.

Cielo, mère mexicaine, cherche à retrouver sa fille enlevée par les cartels de la drogue. Devant le manque de réaction abyssal de la police, sans aucune aide, la mère de famille va peu à peu enquêter elle-même, sans se soucier du danger.

La célèbre actrice mexicaine, Arcelia Ramirez endosse son rôle de manière viscérale. On ressent tout le désespoir de cette mère qui y puisera la force de la survie pour retrouver sa fille. Guidée par une force invisible, cette femme au foyer va soudainement sortir de chez elle pour enquêter, coûte que coûte. La cinéaste accompagne la transformation de son personnage principal qui se mue en une héroïne digne des meilleurs thrillers. Le scénario est captivant. La mise en scène suit les protagonistes et surtout Cielo de près. Les scènes de guerre en pleine ville entre l’armée et les membres des cartels sont sidérantes. Le film dénonce la situation des victimes des cartels au Mexique sous forme de fiction avec intelligence. On sent la force de la réalité des enquêtes, des témoignages de mères derrière cette fiction qui nous prend aux tripes. Il est à parier que ce thriller qui constitue aussi un témoignage d’une réalité touchera sa cible plus au coeur par la fiction, de manière plus intime que par le documentaire. Pari réussi.