« Ressentir, nager, ne rien faire ou prendre le soleil » François Pirot, Ailleurs si j’y suis

Ailleurs si j’y suis est une comédie décalée délicieusement audacieuse qui traite de questionnements existentiels réalisée par François Pirot. Le cinéaste est autrement plus joyeux que l’arrière-plan de son film aux personnages légèrement dépressifs dont il se sert pour nous faire rire. François Pirot est de ceux qui travaillent dans l’ombre mais dégage une joie communicative. Le scénariste et réalisateur est à l’origine de nombreux long-métrages belges. Issu de l’IAD, il a co-scénarisé avec son comparse Joachim Lafosse, Les Intranquilles, Nue Propriété ou encore Elève Libre. Autant de films singuliers auxquels il a apporté sa plume. En 2012 il passe à la réalisation avec son premier long métrage, Mobile Home, puis en 2015 il vire au documentaire avec Eurovillage. Le point commun de ses longs métrages est peut-être le moment suspendu dans lequel sont plongés ses protagonistes. Jérémie Renier ne fait pas abstraction à la règle dans la dernière comédie du cinéaste. Il y interprète un cadre en crise qui part se réfugier dans la forêt. Avec son bagage scénaristique François Pirot n’est pas effrayé par l’expérimentation, la mise en danger des personnages et du récit. Ailleurs si j’y suis en est d’autant plus une aventure plaisante à découvrir pour le spectateur qui rit de sa douce ironie tout en se projetant aisément dans l’absurde que vivent les protagonistes. Et si on partait dans la forêt ?

Stéphanie Lannoy: Comment qualifieriez-vous le genre du film ?
François Pirot: Un ami évoquait un terme qui me plaisait, « mélancomique », c’est un peu une comédie sur la dépression. Dans les classifications traditionnelles il serait classé dans les comédies dramatiques. Ce terme est un peu ennuyeux car il signifierait une comédie pas drôle. Un drame comique c’est plus amusant. C’est difficile de le qualifier, surtout pour moi qui l’ai réalisé. On est obligé à un certain moment de poser une étiquette sur le film et je préfèrerais ne pas en mettre.

Il y a une vraie quête de sens dans le film. Vous aviez envie de donner un grand coup de pied dans la vie bien rangée de ces personnages ?
Ces personnages traversent une sorte de crise existentielle, ils s’interrogent. A quoi bon continuer ? Suis je sur la bonne voie? Qu’est-ce que je fais ? Où vais-je ? Ce sont des questions de fond. Ce coup de pied, ils se le donnent eux-mêmes. Le fait que Mathieu aille dans la forêt révèle chez eux des craintes ou des incapacités latentes, mais c’est vrai qu’en utilisant ce personnage central je voulais les pousser à se cogner un peu aux murs. Mathieu permet de crever l’abcès et de remettre plus d’apaisement et de stabilité chez ces personnages pour leur permettre à la fin d’aborder la vie de manière plus active, connectée et moins à l’aveugle.

Dans vos précédents films vos protagonistes sont souvent en incapacité, vivent des moments suspendus. Dans Mobile home ils voyagent sur place, dans Eurovillage votre documentaire, les personnages sont coincés et le seul qui avance finalement si l’on envisage tous ces personnages-là c’est Mathieu. Mathieu pose un acte radical un peu malgré lui. C’est le principe du burn out, mais plutôt que d’aller à l’hôpital il va suivre un cerf ! (rires). Il rompt radicalement avec sa vie même si cela ne dure que quelques jours. En faisant ça il agit en révélateur chez les autres mais pas de manière préméditée. Je n’ai pas encore raconté un personnage qui agissait de façon sensée et préméditée pour vraiment modifier les paramètres de sa vie. J’espère avoir mis ces personnages dans la capacité de le faire à la fin du film.

Mathieu aborde une transition impressionnante. Elle est d’ailleurs traitée comme un conte. Il est appelé par ce cerf qui incarne l’appel de la nature et vient le chercher dans son jardin pour l’inviter à le suivre. Il le fait dans une sorte d’inconscience, puis quand il est dans la forêt il se comporte comme si tout ça était normal. Il est transporté dans une dimension parallèle et on ne peut pas le qualifier de personnage si volontaire et actif au départ. Quand Samir lui demande : « Tu veux tout lâcher ? », il répond : « J’ai juste envie de rester ici ». Il ne sait rien d’autre que cela. Je voulais que dès qu’il franchit la lisière de la forêt il ne soit plus que dans l’ici et maintenant. Il ne pense aucunement aux conséquences de ses actes ni s’il va rester là, ni comment. Il est juste là. Phénomène assez peu réaliste mais que je parviens à mettre en scène grâce à la fiction.

La confrontation entre les deux mondes est assez violente. Il y a une séparation et un traitement différent de chaque univers. Oui il y a un traitement formel et la forêt est un lieu presque fantasmé correspondant à une image mentale de ce que vit Mathieu. Il existe un jeu de contrastes entre la vie qui continue en dehors de la forêt et ce lieu reposant, proche du conte. Je ne voulais pas faire un film survivaliste sur comment survivre en forêt, il s’agissait simplement d’amener de façon la plus évidente possible l’effet bénéfique sur le personnage de Mathieu. Son besoin presque animal qu’il ressent d’y aller et de lui faire vivre des sensations magiques de son point de vue à lui, sans avoir un trop grand souci de réalisme pour que ce soit plus métaphorique que concret.

La forêt contamine tous les personnages au fur et à mesure… L’idée d’une contamination vient du fait que si Mathieu va dans la forêt, tous les protagonistes pourraient également être tentés d’y aller pour différentes raisons. Lui y va mais cela révèle chez les autres la même envie d’échapper à leur vie qui ne les satisfait plus. La magie de cette forêt a des effets sur Mathieu et sur tous les autres personnages.

Aviez-vous des références pour créer ce monde, sorte de « paradis perdu », ou pour le cerf ? Je voulais que ce soit comme un beau livre d’images quand le cerf arrive et que Mathieu le suit, avec des couleurs très vives. Les références étaient presque plus celles d’illustrations de conte pour enfant, ou encore les contes de Grimm. Le principe est le même que celui du cinéma fantastique, on part d’une situation normale et un dérèglement lié à un événement extérieur survient. Dans les contes, le cerf est traditionnellement un animal qui emmène une personne d’un monde à un autre. Il devait être blanc comme dans la légende de Saint-Hubert mais au cinéma le cerf blanc allait amener un aspect trop fantastique. Je voulais que les éléments restent concrets avant d’épouser uniquement le regard de Mathieu. Cela permet à ces éléments un peu merveilleux d’être acceptés parce qu’ils sont vécus uniquement de son point de vue. Rien ne prouve que ce qu’il vit se passe réellement. On est dans son espace mental et dans sa propre sensation d’apaisement. Il n’y avait pas de références plus précises que cela. J’aimerais bien un jour faire un film sur la nature brute, plus organique. Ici c’est beaucoup plus imagé par une artificialité, une stylisation claire de cet endroit.

Pourquoi choisir un cadrage resserré pour ce monde-là dans la forêt et le cinémascope pour le réel ? D’abord pour des raisons formelles. Je n’aime pas trop le cinémascope dans la forêt avec la verticalité des arbres. J’avais aussi envie de tourner des scènes avec un personnage seul et créer une forme d’intimité avec lui. C’est plus simple avec un format resserré qu’un format qui laisse de l’air à droite et à gauche du personnage quand on est proche de lui. A l’extérieur, par contre, je voulais mettre les personnages en connexion les uns aux autres, en avoir plusieurs dans le même cadre. Je souhaitais aussi faire exister les décors dans leur côté agressif. Le cinémascope était le bon format. Face à cette contradiction j’ai décidé de ne pas choisir entre les deux. Je voulais styliser les scènes de forêts et poser clairement le fait que l’on entre dans une dimension différente. Le changement de format peut permettre ça aussi. Je me suis interdit de pouvoir ré-élargir les scènes de forêt, je les ai tournées exprès dans le format sans avoir de l’image à gauche ou à droite du sujet que je pourrais réintégrer pour avoir tout le film dans le même format. J’ai eu un peu peur quand j’ai vu le film pour la première fois, finalement ça va. Je peux comprendre que l’on n’aime pas ce choix ou qu’on le trouve trop premier degré. Alors que dans la nature on pourrait s’imaginer que les choses vont s’ouvrir, que l’on va respirer mieux et que par rapport à la vie autour il y aurait plus d’air et d’espace, je trouve assez juste un rétrécissement de l’image quand on est dans le monde de la forêt. L’univers dans lequel est Mathieu est très réduit. Il laisse tout le reste de côté. Il va vers ses besoins, c’est à dire une reconnexion à des sensations très simples presque physiques de ressentir, nager, ne rien faire ou prendre le soleil. C’est quelque chose dont il a terriblement besoin mais il s’agit une réduction de sa vie. Ce n’est pas mieux que sa vie, juste quelque chose qui lui manquait terriblement. Et le fait que ce soit rétréci fait sens dans cette idée de réduction du monde. Ce n’est pas pérenne non plus, le film ne dit pas que la solution est la vie dans la forêt mais que ce personnage à ce moment-là, ne peut pas faire autre chose que s’y reconnecter.


Pourquoi avoir choisi Jérémie Renier pour interpréter le rôle de Mathieu ? Dans de nombreuses scènes Mathieu est seul dans la nature sans parler. Je cherchais un acteur qui puisse avoir une présence physique forte et une cinégénie en dehors du dialogue importante, ce que Jérémie a clairement. C’est aussi et avant tout un très bon acteur ! (rires). En plus c’est un acteur belge et il est le seul du casting. Un rôle ne dépend pas que du réalisateur, c’est aussi un acteur qui le choisit. Il n’était pas évident de trouver un comédien de sa trempe car le rôle peut paraitre, si pas ingrat, en tous cas limité. Le personnage entre dans la forêt. Il n’y a pas de sous-texte, ni ce jeu et ce plaisir pour les acteurs de dire une chose et d’en penser une autre.

Jérémie Renier n’aura tout de même pas souvent ce genre de rôle si étonnant à jouer … Ce n’est pas facile à jouer d’ailleurs. C’était difficile à écrire. Comment faire accepter aux autres personnages de le laisser là et de ne pas tout de suite amener un docteur sur place pour venir le chercher ? C’est quand même un acte radical et irrationnel pour une personne aussi conventionnelle que lui, mais il a l’air d’être tellement bien là où il est. Cela semble tellement naturel pour lui qu’il est désarmant pour les autres. Il est assez compliqué de jouer à gommer tous sous-entendus, de n’être que dans la présence pure sans qu’elle ne soit une forme de vantardise par rapport aux autres.

Il est juste heureux. Voilà, il est là. Il ne sait rien d’autre que « Je dois être là ». C’est un exercice qui parait simple mais qui ne l’est pas tant que ça. Jérémie était aussi à un moment de sa vie où l’idée de faire un pas de côté, de rompre radicalement un temps avec ce qu’il avait fait avant l’inspirait. Il avait tourné auparavant Albatros de Xavier Beauvois ou un homme quitte tout pour aller en mer. Ici c’est un homme qui quitte tout pour aller en forêt. Je remercie les acteurs d’avoir accepté de faire le film car il s’agit de rôles principaux mais secondaires. Ils se partagent le temps d’écran en cinq parties. Ce ne sont pas non plus des rôles fleuves et j’étais très content de pouvoir rassembler ces acteurs.

Les rôles n’étaient pas écrits en fonction des comédiens ? Les rôles n’ont pas été écrits en pensant à eux. Berroyer avait déjà joué dans Mobile Home et je savais que j’allais lui proposer ce rôle. Samir Guesmi s’est imposé très vite. Peu d’acteurs dégagent une tonalité légèrement burlesque comme lui, même physiquement, par rapport à ce que vit ce personnage. Jean-Luc Bideau était aussi une évidence. C’est à la fois bien de ne penser à personne quand on écrit car si on pense trop à quelqu’un et qu’il refuse, ce qui arrive souvent, c’est embêtant ! (rires). Ne penser à personne est également compliqué. J’avais pensé à Jérémie au tout début et je me suis dit qu’il était trop jeune. Je souhaitais que l’on ressente un certain âge chez ce personnage. Quelqu’un en milieu de vie qui commence à vieillir. Il n’est pas hasardeux que sa crise se passe à ce moment-là. Jérémie a seulement quarante ans, j’ai pensé qu’il était trop jeune. Et le casting avançant, je me suis dit qu’il fallait y repenser.

Avec son charisme, son casque de chantier, Jérémie Renier a l’air un peu plus âgé dans ce personnage qui parait être cinquantenaire.
Et il y a des petits trucs. L’important c’est l’incarnation. L’âge c’est vrai qu’on y fait attention mais à un moment donné… Concernant Jean-Luc Bideau, le personnage devait arrêter de travailler sans pouvoir y parvenir et je désirais que son corps le raconte. Avec Jérémie même si c’était moins évident il suffit de poser les choses, d’incarner le personnage. Il travaille plus à l’anglo saxonne, c’est intéressant. Il fait très fortement confiance à la composition. Il voulait mettre une perruque au début. J’ai dit non, puis j’ai compris, nous sommes allés voir un perruquier qui avait fait celles de Cloclo. On n’a pas mis de perruque, mais simplement placer la frange d’un côté, blanchir un peu… Dans son attitude Jérémie a aussi besoin d’avoir des tics ou des trucs du personnage. Avec trois ou quatre éléments il parvient à le construire. Il y a une réelle différence d’âge entre lui et Suzanne qui finalement ne se voit pas. Je voulais éviter cette différence d’âge afin que l’on ne puisse penser que cela joue dans les perturbations de leur couple.

Le personnage interprété par Samir Guesmi, Stéphane, semble provenir de Mobile Home avec ses rêves de voyages sur place. Jérémie est différent de Mobile Home parce qu’il a déjà une vie. Il était important pour moi de montrer quelque chose qui doit être réinventé par un personnage qui est incapable de le faire car il a trop le nez dans le guidon. Stéphane qui est joué par Samir fait effectivement écho a ces personnages, mais lui a vraiment prolongé Mobile Home où ils étaient au sortir des études, à l’aube de l’âge adulte, suffisamment pour en avoir peur. Stéphane a prolongé son état de non engagement et a décidé d’avoir un projet plus ancré avec quelqu’un. Comme c’est la première fois il panique. Il est encore habité peut-être par le rêve d’une vie plus exceptionnelle que la sienne et en même temps il va prendre conscience de son attachement à ce qu’il croit devoir quitter. Ce personnage fonctionne par la crainte de ce qu’il est en train de mettre en place tout comme les personnages de Mobile Home fonctionnaient par la peur de l’âge dans lequel ils entraient, il y a une forme de parallèle.

Quelle était la plus grande difficulté dans la création de ce long métrage? L’écriture scénaristique a été très complexe parce que même si j’espère que cela ne se voie pas trop, j’avais envie de me confronter à l’écriture d’un film avec plusieurs personnages. La grande difficulté c’est que leurs parcours doivent s’effectuer pendant le même nombre de jours. Se déclencher en même temps avec l’entrée dans la forêt de Mathieu ne pose pas de problème. Mais le fait qu’ils se concluent tous sur le même nombre de jours quand ils se retrouvent dans la forêt était plus ardu. Je souhaitais un truc à l’unisson, un peu comme des lignes mélodiques parallèles qui à un moment se résolvent dans un accord commun. Que l’on sente émotionnellement qu’ils traversent le même moment. C’était terriblement compliqué. C’était la première fois que je me confrontais à cette écriture un peu polyphonique où il faut rester un minimum de temps avec un personnage sinon il ne s’inscrit pas et si l’on reste trop longtemps avec lui on oublie les autres. Il y a tout un dosage et un équilibre à respecter. J’ai eu très peu d’espace pour faire exister autre chose. Le film a sans doute les défauts de ses qualités. Cette structure permet aussi plus difficilement d’avoir des moments de flottement, de digression, parce qu’il faut faire rentrer cinq histoires dans un long métrage. Je suis scénariste aussi et j’aime bien cette idée de trouver une singularité scénaristique au projet.

Est-il plus facile de travailler sur son propre film que de collaborer à celui d’un autre réalisateur ? Il est beaucoup plus difficile de travailler pour soi-même que pour quelqu’un d’autre. En tant que spectateur je n’ai pas besoin d’avoir un récit spécialement original, mais c’est vrai que l’on travaille tellement longtemps sur un scénario que j’ai besoin de me dire qu’il y a une singularité dans sa construction, dans son concept. Ici c’était un peu plus complexe que je ne pensais donc ça a été très difficile. Travailler pour soi implique d’être embarrassé par des questions du type, est-ce intéressant ? Est-ce que ça en vaut la peine ? Est-ce qu’on va y arriver ? Tandis que lorsque l’on travaille pour les autres on est beaucoup plus dans le faire, on est moins parasités par la responsabilité du projet ou même sa pertinence. On est dans quelque chose de plus ludique. J’aimerais parvenir à avoir la même attitude pour mon travail que pour celui des autres mais c’est compliqué, ça nécessite une grande confiance.

La partie la plus difficile du film était donc le scénario. L’écriture et ce type de scénario oui. Le Covid a également rendu les choses très difficiles. Cette écriture avec plusieurs personnages implique un travail sur le tournage et comme ils ne se croisent pas beaucoup, il faut diviser la préparation du film par le nombre d’acteurs et le tournage aussi. Ce qui est gai dans un long métrage c’est que l’on peut vraiment à travers la préparation rencontrer les acteurs, comprendre un peu mieux la manière dont ils fonctionnent, parce qu’on est dans une durée constante et que l’on est tout le temps avec les mêmes personnes. Cela permet de rentrer vraiment dans le film. Ici c’était plus disparate avec trois territoires différents. Des scènes que l’on a dû tourner sur deux années ce qui signifiait de retrouver les mêmes acteurs huit mois plus tard. Il fallait aussi garder le cap dans quelque chose de très éclaté à cause des contingences de coproductions qui incluaient trois pays. Avec cette écriture à plusieurs personnages, c’est comme si j’avais tourné cinq courts métrages et pas l’un après l’autre en plus, en les saucissonnant et en les mélangeant. Et donc ça rendait les choses plus complexes.

Quels sont vos projets ? Je travaille sur un nouveau scénario pour mon prochain film. C’est un peu tôt pour en parler. Je reste un peu dans la même tonalité voire plus loin dans la comédie. Je me concentre sur un personnage, plus sur la question du vieillissement. Le fait d’être au milieu de la vie et de se sentir vieillir. C’est l’histoire d’un acteur raté qui est décidé à s’écrire une vie.

De nouvelles collaborations en vue ? Pour le moment non car j’essaie justement de me concentrer sur mon propre projet pour ne pas laisser passer trop de temps. Même si j’ai tourné un documentaire entre les deux, la fiction est une discipline qui doit se pratiquer plus souvent que ce que je n’ai fait pour avancer, s’améliorer, trouver.

Propos recueillis par Stéphanie Lannoy, Bruxelles 2023.