Valentina Maurel trace tranquillement et sûrement son sensible et singulier chemin cinématographique. Un master de l’INSAS en poche, cette franco-costaricaine enchaîne les prix à mesure que son oeuvre s’étoffe. Paul is here, court-métrage de fin d’études reçoit en 2017 le premier prix de la Cinéfondation au Festival de Cannes. Son second court-métrage Lucia en el Limbo, y était sélectionné en 2019 à la Semaine de la Critique et décrochait le premier prix du festival international Guanajuato au Mexique. Son premier long métrage basé au Costa Rica, Tengo Suenos Electricos prolonge ce parcours parsemé de succès avec un joli triplé au festival de Locarno 2022. Il la sacre Meilleure réalisatrice, Daniela Marín Navarro l’actrice principale du film décroche le prix de la meilleure actrice et Reinaldo Amien Guttierez qui interprète le père de celle-ci celui du Meilleur acteur. Ce premier long métrage remporte également le Prix du meilleur film au festival de Luxembourg 2023. Une cinéaste à suivre.
Stéphanie Lannoy : D’où vient l’idée du film ? Au départ je n’avais pas une idée du film très précise. J’ai commencé à écrire des personnages et les ai laissés me guider. J’étais frustrée de ne pas avoir pu développer mes court-métrages davantage, alors l’écriture du film s’est faite un peu à l’aveugle. En écrivant des scènes, en confrontant des protagonistes dans des situations très concrètes. Ca s’est construit de cette manière, petit à petit avec un désir de filmer à San José au Costa Rica.
Votre court-métrage précédent Lucia en el limbo se déroulait déjà au Costa Rica. Pourquoi inscrit le récit de ce premier long métrage là-bas? Pour plusieurs raisons. Je suis costaricienne, j’ai grandi là-bas jusqu’à mes 19 ans. Comme je suis française et que j’ai vécu en Belgique, j’avais un vrai désir envers la culture européenne qui en même temps m’intimidait, comme quelque chose d’un peu écrasant. Au Costa Rica tout est à raconter, à faire du côté du cinéma, c’est très libérateur. C’est émouvant lorsque l’on filme une rue de se dire que c’est la première fois qu’on la filme. De la même manière que cela a pu l’être pour les Belges de se découvrir sur le grand écran alors que le cinéma belge existe depuis longtemps. Verviers n’avait peut-être jamais été filmé avant que les Dardenne ne s’en chargent. C’est le même phénomène, quand je vois une rue de San José dans laquelle j’ai grandi sur un grand écran cela génère quelque chose et j’avais besoin de pouvoir le faire. Les Dardenne ont donné l’impression à la Belgique qu’un cinéma qui racontait des histoires plus ordinaires, du quotidien des gens était possible et pouvait être pris au sérieux ailleurs. J’ai voulu faire la même chose. Raconter des histoires qui n’étaient pas exotiques ou spectaculaires avec du réalisme magique. Je veux parler du quotidien des gens.
Comment est venue l’idée de cette implosion familiale avec cette relation père-fille si particulière ? Je ne choisis pas les sujets qui m’inspirent et j’aurais peut-être préféré ne pas parler du père. Le film n’est pas strictement autobiographique mais il évoque malgré tout des souvenirs d’adolescence. J’aime parler de cette période, le moment où l’on découvre la vie et qui l’on est. Cette adolescence a été très habitée par la relation au père qui a elle-même une incidence sur le lien au désir et aux hommes. C’est quelque chose que je voulais interroger. Ce n’est pas très reluisant d’ailleurs de devoir le reconnaitre. On aimerait imaginer que l’on n’a pas besoin de la validation du regard du père mais dans mon cas c’était important et je voulais le raconter.
Les acteurs sont costariciens, comment les avez-vous choisis? Au Costa Rica l’industrie du cinéma est minime et rares sont les gens qui ont une formation de jeu face caméra. J’ai eu la chance d’y rencontrer Daniela (Marín Navarro ndlr) l’actrice principale du film qui n’avait jamais joué avant. C’était une jeune fille vaillante, courageuse, avec une maturité incroyable qui connait des choses de la vie et comprenait le film que je voulais faire. Je l’ai vue en casting. J’avais déjà travaillé avec Reinaldo Amien Guttierez qui joue le père, sur mon court métrage Lucia en el Limbo. C’est un grand acteur qui enseignait à la fac. Comme il n’y a pas d’industrie du cinéma il était un peu en mode no future. J’étais contente de lui offrir ce rôle qui par la suite a été récompensé par des prix. Cela envoie aussi le signal aux autres acteurs là-bas qui exercent d’autres métiers par défaut qu’un avenir est possible.
Avez-vous projeté le film au Costa Rica? Je rentre du Costa Rica. J’y ai fait la première. A ma grande surprise le film a été très bien accueilli. Ce pays touristique se raconte comme un pays heureux. C’est un pays « heureux » mais son cinéma ne raconte pas encore la dimension complexe des Costariciens. Ca a fait du bien aux gens de voir des personnages auxquels ils pouvaient s’identifier dans ce qu’il y a de moins reluisant de l’identité costaricienne. Les problèmes de familles y existent aussi, tout comme les divorces, la violence ou le chaos de la ville. Le film a trouvé un certain succès commercial et public. Petit bien sûr, car ce pays possède un seul cinéma d’art et d’essai. Il n’y a pas de public pour les films locaux mais plutôt hollywoodiens. Malgré cela le film est encore en salle et attire les gens. Le cinéma est un endroit où l’on a envie de se voir représenter, de voir des histoires proches de nous, c’est plein d’espoir.

L’histoire que vous racontez est à la fois intime et universelle… Ce récit peut avoir lieu n’importe où. J’ai envie de raconter une histoire universelle et intime à la fois. Je préfère raconter des histoires à partir de ce qui nous unit, on peut y parler de choses qui nous sont communes, ou en tous cas à une certaine classe moyenne, plutôt que de partir de l’altérité exotique.
La violence est un sujet qui commence à être sérieusement pris en compte dans nos sociétés. L’originalité du film n’est-elle pas de passer par les yeux de l’adolescence pour la raconter? Je ne sais pas ce qui est original dans le film. On a beaucoup parlé du père, de l’adolescence, peut-être est-ce effectivement de parler de la violence sans essayer de l’expliquer de façon psychologisante, ni la traiter comme un sujet sociologique mais plutôt en étant fidèle à la confusion de l’adolescence dans laquelle on vit les choses dans le moment présent. C’est aussi une manière de confronter les spectateurs à notre absence d’outils pour parfois juger les situations.
Il n’y a aucun jugement sur cette violence, elle est considérée du point de vue intime, par l’amour des proches. C’est ce qui était un peu périlleux au début. Certains m’ont accusé de romantiser la violence et même si c’est délicat de le dire, ce sont souvent des hommes. C’est étonnant, souvent des jeunes femmes qui voient le film se sentent très touchées. J’ai l’impression que je parle d’une fascination au père, pour la violence masculine sans juger, ce qui est aussi une façon de dire ; « Tu n’es pas coupable d’avoir ressenti ces choses là ». On n’est jamais coupable de grandir dans cette solitude et de parfois trouver à mettre des limites, ou sortir de certains cycles de transmission en tâtonnant et en doutant. C’est ça l’essentiel, l’histoire d’une jeune fille qui met une limite mais au fond hésite un peu à la fin. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle est en train de faire et ce n’est pas héroïque, un peu comme dans la vie. Quand les jeunes femmes et les jeunes hommes comprennent ça dans le film, ça les autorise à se sentir moins coupables et peut-être moins seuls. Et les gens qui y voient une romantisation de la violence en ont également le droit.
Cette romantisation n’est-elle pas stoppée par votre refus du happy-end ? Pour moi oui, mais les gens attendent peut-être de la fiction des messages très clairs.
Que l’on prenne le spectateur par la main… Oui. Je résiste à ça car la fiction n’est pas là pour réparer le réel, et n’est surtout pas là pour conforter les gens dans leurs opinions.
Dans la séquence où la mère chuchote et Eva l’écoute, cachée derrière la porte, elle entend qu’elle serait « possédée par le même démon » que son père. Le récit épouse alors une dimension double avec un coté mystique. J’avais envie de personnages qui ne comprennent pas exactement ce qui leur arrive ou qui ils sont et trouvent d’autres biais pour expliquer les choses et notamment les rêves. La mère essaie de comprendre les rêves, c’est peut-être ce qui explique qu’elle ne voit pas très bien ce qui arrive à sa fille car elle est concentrée à les déchiffrer. Le père c’est la même chose. Il arrive à écrire une poignée de vers sur une feuille de papier qui disent des choses sur la vie, mais au fond il n’a aucune compréhension concrète de ce qu’il est en train de vivre non plus. C’est souvent ce qui nous arrive dans la vie. On tente de s’expliquer des choses. Les gens sont très désemparés, ils font du yoga, des constellations familiales, ce genre de choses mais au fond ils ont peu de prise sur ce qui leur arrive et ce n’est pas grave. J’aimerais que l’on puisse comprendre que l’on est humains, qu’on avance à l’aveugle et que tout le monde ait plus de compassion vis à vis de soi et des autres.
Ce poème, Tengo Suenos Electricos est aussi une manière de s’exprimer pour le père. Une façon d’extérioriser les choses par rapport à ce phénomène qui s’empare de lui. J’aime bien ce poème parce ce qu’il m’a aussi aidée pour l’écriture. J’ai parfois l’impression que c’est en écrivant, en associant des images, en pensant à une métaphore ou à ces images un peu mystiques que l’on peut comprendre un peu mieux le réel. J’apprécie que l’on ne le comprenne pas totalement non plus. Certains poèmes me racontent mieux l’effroi que génère le sentiment d’hériter des choses, la répétition, ou de se reconnaitre dans des traits des parents que si je lisais un texte de Freud par exemple. Chez Freud je peux comprendre certaines choses mais c’est en lisant un poème que tout à coup l’effroi de ce sentiment-là va être saisissant.
D’où vient le poème du film ? Le poème a été écrit par mon père. Mes parents écrivaient de la poésie tous les deux, comme beaucoup de gens qui m’entouraient au Costa Rica. J’étais fascinée par le fait que ces gens, bien que paumés dans leur vie, aient tout à coup une lucidité terrifiante en écrivant un poème sur leur vie. Je n’ai toujours pas compris comment c’est possible.
Ce poème semble être la figure du film, dès le premier plan on voit les câbles électriques des trams, comme quelque chose d’inconscient, une espèce de pulsion qui guide le film. Ca existait déjà dans le poème, ça m’était un peu mystérieux et c’est en écrivant le film que j’ai compris. L’électricité a pris de la place aussi à l’écriture mais c’était ça. Des corps possédés par une sorte de pulsion violente qui les habite de façon soudaine et sans préavis, qui arrive au mauvais moment et qui ensuite les abandonne, vidés. On a beaucoup travaillé là-dessus avec les acteurs. Quand la violence et la rage débarquent soudain de manière irrationnelle. Dans le film le père se rend compte qu’Eva a une histoire avec son ami. Bien que violent, il ne frappe pas son ami. Les gens me demandent pourquoi. La violence n’est pas un acte très réfléchi, elle est un peu lâche aussi dans la manière dont elle se manifeste. Tout ce qu’il trouve à faire c’est se couper.
Il compense par une autre réaction. C’est aussi ce que je voulais observer. Ca ne lui enlève aucune responsabilité mais c’est quelque-chose qui le foudroie au mauvais endroit au mauvais moment, ou alors vis à vis de personnes plus vulnérables, mais pas vis à vis de l’ami.
Le père et la fille ont en commun ce phénomène consistant à ne pas parvenir à se maitriser tout à fait par moments. La figure de l’animal est aussi très présente dans le film, y a-t-il un parallèle avec l’humain ? J’aime beaucoup les animaux domestiques parce qu’ils sont des témoins silencieux de l’action. Un animal est aussi une éponge, il absorbe toutes les tensions familiales. Un animal est effrayé donc attaque. Cela montre la manière dont agit la colère, la violence, la rage. Ces personnages n’ont pas d’autres outils pour réagir face à l’adversité que ceux-là, c’est à dire d’attaquer. Etrangement, les spectateurs ont plus de compassion vis à vis d’un animal que pour une personne et je l’ai exploité dans le film. A partir du moment où le père décide de se débarrasser de ce chat cela déclenche la confrontation.
Parce que l’homme est sensé se débrouiller avec ses instincts, les gérer. Alors que dans nos civilisations il existe des moyens d’aider cela comme la médecine, la psychiatrie. Bien sûr et quand le père écrit dans ce poème « On est une horde d’animaux sauvages qui rêvent d’humanité », c’est aussi une façon un peu complaisante de s’accepter dans sa brutalité sans se poser plus de questions. Je me demandais aussi à un moment donné si le chat n’était pas un reflet du père. Cet être incontrôlable qu’il faut sortir de la maison. Et en même temps c’est aussi cet animal vulnérable qui n’a pas d’outil pour se défendre, c’est un peu Eva aussi. On peut refléter plein de choses sur un animal.
Le rythme du récit est essentiel dans le film. Il y a un rapport aux couleurs, à la musique, au montage. Quand vous parliez du Costa Rica que vous connaissez j’ai l’impression que ce rythme, soutenu, a un lien avec votre rapport au pays. C’est un rythme assez soutenu et en même temps accidenté. Le rythme était déjà dans le scénario. Cela alimente un côté brut, rugueux que je voulais explorer. Visuellement c’est assez saturé, ce rythme est sans répit. Les corps transpirent. Je voulais explorer un inconfort visuellement avec ce rythme très haché, brutal et qui avance dans une urgence, celle de l’adolescence. Le film a été écrit et fait dans l’urgence dont je me souvenais qui était celle de l’adolescence mais aussi de la colère. J’espère que dans mon prochain film je pourrais plus me poser ! (rires).
Avez-vous des projets pour un prochain long métrage? A l’origine il y avait plus de scènes avec la mère mais comme le film parle d’une fascination pour le père il a pris toute la place. J’écris actuellement un long métrage sur une relation entre une mère et une soeur, pas idéalisée non plus. Je pense à la sororité mais aussi à la difficulté de ces rapports. Je m’inspire également d’un poème. Cela se passera au Costa Rica. Le lien avec la Belgique sera plus présent, on va voir. Elle fait aussi partie de mon identité. Cela s’appellera Siempre soy tu animal materno, « Je suis toujours ton animal maternel », il faut que je réfléchisse à la manière d’améliorer le titre en français.
Dans le film la caméra est proche des personnages, on est avec eux et on ne les lâche pas. Quand je regarde le film je trouve parfois que l’on est trop proches. Je me demandais comment filmer les corps sans être dans un rapport impudique. Quand j’écris, les corps des personnages m’intéressent, savoir comment ils se sentent, faire appel aux sensations des spectateurs dans ce sens, qu’ils puissent sentir le corps des personnages. J’avais aussi envie de filmer les mains qui touchent, sentent et le poids du corps qui se transforme, celui d’une adolescente. La manière dont elle se cogne un peu contre le monde pour le découvrir. Tout cela faisait partie de la proximité avec le personnage. Ce n’était pas que pour l’enfermer.
On sent plus que c’est pour la suivre. C’est pour la suivre oui. Et ensuite dans la ville j’ai essayé de m’éloigner un peu pour les avoir tous les deux comme des orphelins perdus dans cette ville.
A la fin du film il y a une scène où l’on voit des supporters violents en dehors du petit groupe de musiciens qui entourent le père. On a le sentiment que la musique apaise le père, la violence est complètement extérieure. Quand la mère tente de faire choisir une couleur pour la chambre d’Eva elle en est incapable. Son esprit semble bloquer. Comme si ces deux êtres possédés par quelque chose n’accédaient pas à la créativité, et quand ils y accèdent ils s’apaisent, comme le fait la musique. Il y a une façon d’échapper aux choses. L’impossibilité pour Eva de choisir une couleur correspond peut-être au fait qu’elle ne veuille pas choisir un cadre car ce qu’elle veut c’est être avec son père qui lui n’en n’a aucun. C’est pour cela que j’aimais bien les montrer à l’extérieur en train de traverser une rue où les voitures ne s’arrêtent pas. Ils sont tout le temps en marge, ils errent. Peut-être que cette chanson raconte aussi la contradiction du père qui est un peu un être tellement « sensible » qu’il est en plus complètement imperméable à la violence qui l’entoure. Il se voit comme un être mélancolique et ignore complètement la violence qui l’habite.
Comme un poète. Oui comme un poète. Il y a une vision dans le film un peu critique des poètes aussi dans ce sens.
Est-ce l’amour que vous filmez dans ce film ? Il y a de l’amour mais pas seulement. Est-ce que l’amour justifie tout ? Non. Ce n’est pas parce qu’on aime que l’on doit tout supporter. Mais c’est justement parce qu’on aime que c’est difficile de mettre des limites et de sortir de logiques, d’apprentissages compliqués et d’héritages qui nous pèsent. C’est très difficile de séparer les choses quand il y a de l’amour. Le message du film n’est pas, parce qu’il y a de l’amour, l’amour est plus fort alors tout ira bien. C’est plutôt, ce n’est pas parce qu’il y a de l’amour que l’on doit tout supporter. Mais il ne faut pas se sentir coupable du fait qu’il y ait de l’amour. C’est important de le dire aussi. Aujourd’hui on attend des personnages féminins héroïques, que les femmes soient des féministes nées qui ont tous les outils pour se libérer du joug de la société patriarcale, mais au fond tout notre désir a été construit – sur des choses que l’on doit déconstruire – mais le besoin de la validation du regard du père pour une jeune fille existe, c’est important. On ne peut pas juste se dire que c’est fini, que l’on va vivre sans et être des femmes indépendantes. Il faut pouvoir parler de ces sujets sans tabou, sans idéaliser ni détruire pour pouvoir avancer dans la vie.
Si l’on prend le cas des femmes battues, il arrive souvent qu’elles ne parviennent pas à quitter leur conjoint. Eva est très forte quand on voit son parcours, dans toute la confusion de l’adolescence… Elle prend une décision très difficile. Comment représenter le courage au cinéma ? Je ne voulais pas traiter ce sujet de façon simple, ces décisions ne sont pas évidentes. Et certaines femmes viennent me voir après avoir vu le film, me parlent de relations violentes qu’elles ont eu avec des conjoints, des pères et la manière dont il a été très difficile pour elles de ne pas se sentir coupable d’avoir aimé malgré tout, d’avoir hésité, d’avoir eu des difficultés à sortir de ces cercles-là. Il y a une opprobre sociale très forte vis à vis de ces femmes. « Comment est-ce possible qu’elles n’aient pas identifié le problème tout de suite ? Qu’elles ne soient pas sorties de ce cercle vicieux ? »
La société a tendance à simplifier les discours. Et j’essaie justement de ne pas les simplifier. C’était un peu risqué de le faire. Certaines personnes ne comprennent pas le film. Il faut faire confiance au spectateur.
Propos recueillis par Stéphanie Lannoy, Bruxelles, 2023.
Portrait de Valentina Maurel © Victor Bonnard.