Neuf long-métrages d’une nouvelle génération du cinéma belge diversifiée prendra sa place lors du prochain festival de Cannes du 16 au 27 mai. Un rafraichissement bienvenu et la promesse de films singuliers issus des différents profils des réalisateurs et réalisatrices. Un film en sélection officielle et pléthore d’oeuvres du plat pays s’installeront au sein des sections parallèles comme la Quinzaine des réalisateurs ou la Semaine de la Critique, celles où l’on découvre les pépites insoupçonnées comme c’était le cas l’année dernière pour l’excellent Rien à foutre (alors projeté sous le titre Zero fucks given d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre avec Adèle Exarchopoulos et lauréat du Magritte du Meilleur premier film). Cannes est la vitrine d’une reconnaissance à l’international pour tous les films qui y sont projetés. Aidés par le Centre du Cinéma de la Fédération Wallonie-Bruxelles, cinq films sont majoritaires (productions belges) et trois minoritaires, en coproduction.
Augure de l’artiste multidisciplinaire Baloji est en Sélection Officielle, catégorie Un Certain Regard. Ses clips très narratifs l’ont amené à la réalisation de ce premier long métrage tourné majoritairement au Congo. Il raconte le retour d’un homme qui vit en Belgique au Congo pour présenter sa future femme à sa famille. Baloji signifie sorcier. Le film comporte à la fois un aspect autobiographique et en appelle au réalisme magique.
Augure est un film choral retraçant l’histoire de quatre personnages considérés comme sorcières et sorciers. Ils vont trouver le moyen de s’entraider pour sortir de leur assignation dans une Afrique fantasmagorique.
L’Autre Laurens de Claude Schmitz sera projeté à la Quinzaine des réalisateurs. Il s’agit du second long-métrage du cinéaste après Lucie perd son cheval Grand Prix de la Compétition nationale du BRIFF en 2021. Il avait aussi décroché le Prix Jean Vigo avec son court métrage Braquer Poitiers. Ce polar joue avec les codes du genre et pose les clichés en perspective.
Le détective privé Gabriel Laurens, spécialisé dans les affaires conjugales, voit sa vie chamboulée lorsque débarque chez lui sa nièce Jade. La jeune fille a des doutes sur la mort accidentelle de son père et lui demande de mener l’enquête.
Mambar Pierrette de Rosine Mbakam fait également partie de la Quinzaine des réalisateurs. Issu de son court-métrage aidé par le Centre du Cinéma, la cinéaste venue du documentaire (Chez Jolie Coiffure, Les Prières de Delphine) qui a grandi à Yaoundé au Cameroun a souhaité développer son premier long métrage de fiction sur sa famille.
Sous la pluie de Douala, Mambar, résignée, vide l’eau entrée dans sa maison avec l’aide de ses enfants. Arrivée dans son atelier de couture, le même calvaire recommence. À tour de rôle, les clientes défilent dans son atelier avec un seul mot à la bouche, la préparation de la rentrée scolaire. Mambar n’a encore rien acheté pour ses enfants. Ses journées sont longues, l’attente de ses enfants est grande, mais la pluie de Douala laissera-t-elle le soleil briller sur Mambar et ses enfants ?
Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï (Petit Samedi, Bayard d’Or au FIFF) sera projeté à la Semaine de la Critique.
Sous un soleil caniculaire, Purdey, dix-sept ans, et son frère Makenzy, quinze ans, sont livrés à eux-mêmes et tentent de se débrouiller seuls. Alors que Purdey fait des ménages dans un complexe hôtelier, Makenzy se fait un peu d’argent en volant des touristes. Entre l’insouciance de l’adolescence et l’âpreté de la vie adulte, ils devront se soutenir l’un l’autre dans ce voyage d’une douceur déchirante, qui semble bien être le dernier été de leur jeunesse.
Le Syndrome des amours passées d’Ann Sirot et Raphaël Balboni (Une Vie démente) à la Semaine de la Critique.
Rémy et Sandra n’arrivent pas à avoir d’enfant car ils sont atteints du “Syndrome des Amours Passées“. Pour guérir, il n’y a qu’une seule solution : il doivent recoucher une fois avec tou.te.s leurs ex.
Les films minoritaires :
Les Meutes de Kamal Lazraq projeté en section Un Certain Regard. Un long métrage qui s’est construit en dix ans de travail du cinéaste qui après avoir étudié à la FEMIS est retourné vivre au Maroc. Un film nocturne qui parle de sa ville, de Casablanca et de la misère des oubliés.
Dans les faubourgs populaires de Casablanca, Hassan et Issam, père et fils, vivent au jour le jour, enchaînant les petits trafics pour la pègre locale. Un soir, ils sont chargés de kidnapper un homme. Commence alors une longue nuit à travers les bas-fonds de la ville…
Le Temps d’aimer de Katell Quivélléré fera partie de Cannes Première. Un destin de femme poignant post seconde guerre mondiale.
1947. Sur une plage, Madeleine, serveuse dans un hôtel-restaurant, mère d’un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. La force d’attraction qui les pousse l’un vers l’autre est à la mesure du secret dont chacun est porteur. Si l’on sait ce que Madeleine veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps, ce que François tente désespérément de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien…
Vincent doit mourir de Stéphane Castang à la Semaine de la Critique. Le chef Opérateur belge Manu Dacosse (Lauréat de plusieurs Magritte et collaborateur régulier de François Ozon) assure à l’image de cette coproduction franco-belge.
Du jour au lendemain, Vincent est agressé à plusieurs reprises et sans raison par des gens qui tentent de le tuer. Son existence d’homme sans histoires en est bouleversée et, quand le phénomène s’amplifie, il n’a d’autre choix que de fuir et de changer son mode de vie.
Little Girl Blue de Mona Achache – Séances Spéciales
À la mort de sa mère, Mona Achache découvre des milliers de photos, de lettres et d’enregistrements, mais ces secrets enfouis résistent à l’énigme de sa disparition. Alors par la puissance du cinéma et la grâce de l’incarnation, elle décide de la ressusciter pour rejouer sa vie et la comprendre.
Une sélection éclectique et nouvelle qui donne envie de voir les films et de découvrir ces nombreux talents aux récits et aux mondes prometteurs. Rendez-vous sur la Croisette!