Toni Erdmann, comédie allemande touchante et déjantée de Maren Ade et Palme du film oublié au dernier festival de Cannes – en salle ce mercredi 17 août

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A la mort de son vieux chien, Winfried (Peter Simonischeck), professeur de musique mais surtout incontrôlable clown sexagénaire, débarque sans prévenir dans la vie de sa fille Inès (Sandra Hüller, Ours d’argent de la meilleure actrice en 2006 pour Requiem) cadre supérieur dans une société en consulting allemande basée à Bucarest. Obsédée par la performance professionnelle, Inès est chargée d’expatrier une entreprise et de licencier du personnel. Winfried, dépité par sa fille qui le rejette, persuadé que celle-ci est malheureuse, décide de lui transmettre l’idée de profiter de la vie. Il va s’inventer un personnage incroyable : Toni Erdmann, autoproclamé consultant-coach de la haute société. Toni va entrer dans le monde d’Inès et vice-versa. En jouant sur la question des rôles que l’on endosse dans la vie et au cinéma, Maren Ade réalise une comédie touchante et juste.

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Grimages, dentier et coussins péteurs à l’appui, Toni Erdmann nous fait chavirer à travers plusieurs scènes d’anthologie. Malgré des valeurs diamétralement opposées, le père et la fille vont peu à peu apprendre à communiquer en changeant de rôles.

Toni comprendra que malgré ses valeurs humanistes il peut faire licencier quelqu’un en faisant une simple blague. Elle chantera pour remercier des hôtes roumains, en tant que « Whitney Schnuck », secrétaire, une reprise de The Greatest Love of all de Whitney Houston accompagnée au synthé par son père ambassadeur d’Allemagne pour l’occasion. Magnifique prestation où Inès se transcende. Le film est ponctué de plusieurs scènes touchantes et inattendues qui provoquent l’hilarité du spectateur. Les situations auxquelles sont confrontées les personnages deviennent de plus en plus folles, jusqu’à ce que le grand jeu atteigne son paroxysme lors une fête d’anniversaire inédite, « à poil ». La mascarade finie, Inès pourra enfin retrouver son père et l’appeler « papa ».

L’évolution de la bouleversante relation père-fille est mise en scène avec beaucoup de finesse par la réalisatrice allemande Maren Ade, déjà remarquée pour son film Everyone else, lauréat de 2 Ours d’or à Berlin : Grand Prix du Jury et prix de la Meilleure Actrice. Issue de la très contemporaine Ecole de Berlin, Maren Ade nous tend un miroir de la société allemande actuelle ou l’humain se cherche et où les personnages sont tous à la quête du bonheur.

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