Elvis & Nixon est une comédie enthousiasmante réalisée par Liza Johnson (Hateship, Loveship). La cinéaste se penche sur un sujet méconnu, la rencontre véridique et inattendue de la star du rock’n roll Elvis Presley et du Président Nixon. On connait peu le chanteur sous un angle aussi patriote, qui soudainement, en regardant le monde aller à vau-l’eau, décide de s’investir pour son pays. « Quel homme serais-je si je n’offrais pas mon aide, ce pays m’a fait !» déclare-t-il. Il décide ainsi de devenir « agent fédéral élargi », des Etats-Unis. L’idée bien ancrée en tête, la star souhaite rencontrer le président des Etats-Unis dans cet objectif. Ceinture dorée, cols pelle à tarte et lunettes king size, Michael Shannon (99 Homes de Ramin Bahrani) est méconnaissable en incarnant ce géant d’Elvis. Nixon est également interprété par un monstre du cinéma, un habitué de la Maison Blanche, Kevin Spacey. Son interprétation se situe bien loin de celle du charismatique Frank Underwood qu’il interprète dans la série House of cards. Ici l’acteur se métamorphose en un imposant Nixon, vieux et conservateur à mille lieux de l’univers du Rock’n roll.

Elvis se rend à la Maison-Blanche à l’improviste le 21 décembre 1970 afin de rencontrer le Président. Cette visite imprévue marque le début d’une course contre la montre pour organiser ce rendez-vous « spontané ». Les « petites-mains » des deux parties vont alors prendre le relais. Elvis engage Jerry Schilling, Alex Pettyfer (Le Majordome de Lee Daniels),  comme homme de confiance. En face, les conseillers de Nixon, les très impliqués Egil Krogh et Dwight Chapin, superbement interprétés par Colin Hanks (Parkland de Peter Landesman) et Evan Peters (X-Men Days of Future Past de Bryan Singer), passent par tous les niveaux de stress.

Grâce à un casting trié sur le volet, Liza Johnson insuffle beaucoup d’humour dans cette comédie sans peur d’écorner l’image de ces personnages, surtout celle de la star du Rock, qui n’est pas toujours à son avantage. Et c’est aussi ce qui en fait la drôlerie. Les décors signés Mara LePere-Schloop sentent bon les années 70, comme la musique avec une flopée de tubes et curieusement pas ceux d’Elvis !

Liza Johnson réalise une comédie inattendue et drôle autour de deux monuments. Pour la petite histoire, la photo de cette rencontre au sommet est toujours la plus demandée aux archives nationales américaines et pour cause !