Le bonheur c’est ici et maintenant, est le leitmotiv de ce documentaire. Max Pugh et Marc J. Francis (Black Gold) réalisent un voyage dans le monde de la pleine conscience en faisant directement appel aux sens du spectateur dans un film viscéral.

Filmé sur 3 années, Walk With Me propose un regard sur la vie communautaire du monastère que le maître bouddhiste Thich Nhat Hanh a créé en 1982 dans le Sud-Ouest de la France. Nominé par Martin Luther King Jr. pour le Prix Nobel de la Paix, il y enseigne l’art de vivre en Pleine conscience. Cette communauté d’environ 150 moines et moniales a renoncé à ses possessions matérielles au profit d’un objectif commun : pratiquer l’art de la Pleine Conscience. Les adeptes vivent ainsi une vie monastique rurale au Village des Pruniers. Les cinéastes suivent les moines, mais avant tout la communauté, le groupe qu’ils constituent. On fait donc un peu connaissance avec chacun sans s’attarder, mais une chose est sûre, leur sourire est là. L’acteur britannique Benedict Cumberbatch, (The Imitation Game de Morten Tyldum) cite en off des extraits du journal de Thich Nhat Hanh, Feuilles odorantes de palmier, préceptes qui participent à la « zénitude » du film.

Les cinéastes tentent de créer un documentaire méditatif par l’observation. Le jeu consiste à faire correspondre les processus narratifs du documentaire à cet état d’observation très particulier qu’est la Pleine conscience. Ils parviennent ainsi à filmer la vie.

Les adeptes sont envisagés dans leur vie de tous les jours et sont replacés au sein de la nature par le montage image et l’ambiance sonore. Lorsque le gong retentit tout le monde s’arrête. On approche de l’aspect métaphysique, il s’agit de « faire une pause dans le quotidien », ce que l’on a oublié dans nos sociétés où le temps file si vite. Il s’agit ici de prendre le temps de l’observation, au rythme de la vie monastique, notamment par le choix de plans séquences. Les gens semblent heureux, même lors des rares retrouvailles avec leurs familles de plus en plus rares, puisqu’il a bien fallu s’en éloigner. Une adepte retrouvera son père et ses sœurs lors d’un voyage de la communauté aux Etats-Unis, après deux ans sans les avoir vu et on sera touché devant son père en pleurs. On voit aussi les retraitants (près de 4000 par an) qui souhaitent connaitre un peu de paix dans leur vie et viennent se recueillir dans le Village des Pruniers.

Le mode de vie de cette communauté bouddhique est sans cesse replacée dans la vie par des images somptueuses de nature, comme des couchers de soleil, etc. qui nous rappellent que l’homme est une bien petite chose dans un monde si grand.

Carte Blanche à Marc J. Francis (vidéo)

Entretien avec Marc J. Francis