Wallay est une comédie touchante de Berni Goldblat qui suit le parcours d’un jeune adolescent métisse propulsé de sa banlieue à sa famille du Burkina Faso, pays où il n’a jamais mis les pieds. C’est aussi un film actuel et nécessaire qui montre la construction de l’identité du personnage principal en posant la réalité de son être. Que sont les racines ? Se construit-on plus là où l’on réside où avec ses origines ? Comment s’équilibrer et se définir ?
Ady, 13 ans, vit en banlieue française. Difficile à gérer, son père décide de l’envoyer chez son oncle Amadou, Hamadoun Kassogué, au Burkina Faso, le temps d’un été. Baskets dernier cri et casque sur les oreilles, Ady est persuadé d’être en vacances. Il va débarquer dans un univers inconnu et se rendre compte de la difficulté de la vie des siens au Burkina Faso. Aller chercher l’eau, avoir de l’électricité en continu relève parfois de l’exploit. Le jeune garçon se refusera à l’autorité traditionnelle – son père désigné en l’absence du sien étant Amadou, son oncle – et la confrontation avec ce mode de vie sera très rude. La réconciliation se fera grâce et auprès de cette grand-mère touchante qu’il rencontre pour la première fois. Même s’ils ne parlent pas la même langue ils se tiennent la main, parviennent à se comprendre et c’est émouvant. Le jeune Makan Nathan Diarra, révélation du film interprète Ady dans toute sa complexité avec talent.
Le film voit juste en s’attaquant à un problème crucial que ressentent beaucoup de jeunes déchirés entre des identités multiples, dont ici Ady fera finalement sa richesse. A notre époque où les communautarismes ont tendance à se renforcer, cette fiction nous montre que c’est en s’ouvrant à l’autre que l’on s’enrichit.
