Oubliez House of Cards et les ripoux de la Maison Blanche, Baron Noir est une série politique écrite par Eric Benzekri et Jean-Baptiste Delafon qui a la particularité d’être française. La série est réalisée depuis ses débuts par Ziad Doueiri qui terminait de tourner la troisième saison au moment de notre entretien pour son film L’Insulte désormais en lice pour les Oscars.
Dans un savant rapport entre les instances politiques de province (Dunkerque) et Paris, l’intrigue va se développer suite à la découverte par la police d’un financement de campagne douteux attribué au parti socialiste.
Le casting principal de cette première saison est pour le moins détonnant. Francis Laugier est candidat à la présidentielle sous les traits du charismatique Niels Arestrup, assisté de sa conseillère Amélie Dorendeu, brune archi-féminine à la voix rauque indéfinissable, Anna Mouglalis. Suite à cette histoire de fonds problématique, ces deux figures politiques vont lâcher leur allié député maire de Dunkerque, Philippe Rickwaert, interprété par un Kad Merad qui, à priori, est le seul à avoir l’air sympa dans ce trio, et pourtant…
La mise en scène est habile. La caméra mouvante ne lâche jamais son personnage, quitte à le suivre, à l’épaule, de dos en gros plan. On vit avec eux en tension, particulièrement avec Philippe Rickwaert qui va vite occuper le devant de la scène. L’utilisation des courtes focales au cadre est très intéressante car lorsque les personnages s’approchent de l’objectif, l’image subit une légère déformation, participant à ce rythme de l’instant où tout est urgent, celui du politique, avec la tension du thriller.
L’intrigue nous emmène dans ses méandres avec une pluie de conséquences qui vont découler des éléments déclencheurs. On aime ces personnages entiers qui dégagent un charisme dingue. La série rappelle forcément la politique française, particulièrement avec cette omniprésence du parti socialiste sur la scène politique.
La Saison 2 qui sera diffusée dès le 10 Mars 2018 en Belgique promet encore davantage de parallèles avec le réel puisqu’elle apparait après les élections, celles de Macron en France et celles de Trump aux Etats-Unis, possibles sources d’inspiration pour les auteurs.
Des nouvelles de la Saison 2 à suivre…