Photo : Victor Polster, Lukas Dhont et Arieh Worthalter après la projection de Girl
Girl, premier long métrage du cinéaste Lukas Dhont était présenté hier au Festival de Cannes en Sélection Officielle, catégorie Un Certain Regard. Le film traite du genre à travers le portrait sensible de Lara, 15 ans, née garçon, qui rêve de devenir danseuse étoile. Il est en lice pour la Caméra d’Or, attribuée l’année dernière à Jeune Femme de Léonor Serraille.
Dès la fin du générique l’émotion était palpable pour l’équipe du film, saluée d’un tonnerre d’applaudissement. A chaud après la projection, Lukas Dhont se dit ému et fier des réactions du public et précise que c’est la première projection du film en salle. Selon lui, la souffrance du personnage amène de l’émotion de la part du spectateur et explique cet accueil plus que chaleureux.
Le film a été développé dans le cadre de la Résidence de la Cinéfondation du Festival. L’idée du film remonte à 2009, moment où le cinéaste a lu dans un journal belge qu’une jeune fille née garçon souhaitait devenir danseuse étoile. Touché par ce récit, il décide alors d’en faire son premier long métrage qu’il a finalement concrétisé avec brio. Il pose un regard délicat sur son personnage principal, Lara et son entourage. Le mal être de cette jeune fille emprisonnée dans un corps d’homme encombrant bouleverse son père qui la soutient, comme son petit frère de six ans qui voit son frère devenir une sœur.
Le jeune danseur Victor Polster – choisi pour la qualité de son jeu et pas pour la danse insiste le cinéaste – interprète son premier rôle au cinéma. Il réalise une performance incroyable en incarnant Lara. Le comédien a été séduit à la lecture du scénario par ce personnage très fort. Arieh Worthalter joue un père aimant et compréhensif qui soutient sa fille dans ses espoirs. La mère est volontairement absente car pour le cinéaste, il était essentiel d’un point de vue dramaturgique que Lara occupe la place féminine dans la famille. Cela rend également la relation père-fille plus complexe et intéressante. Le conflit ne se situait pas pas selon lui dans le personnage mais dans sa quête. Lukas Dhont souhaite que Girl ait une valeur documentaire pour la société et précise que son film n’est pas un portrait de la communauté transgenre, mais l’histoire d’un garçon emprisonné dans un corps qui ne lui ressemble pas. Ainsi, dit-il, Girl n’est pas un film sur une communauté mais sur un individu.
Dirk Impens, producteur de Girl, a déjà marqué le cinéma belge avec des films comme The Broken Circle Breakdown (Alabama Monroe) ou La Merditude des Choses (De helaasheid der dingen).