First Man (Le premier homme sur la lune) de Damien Chazelle, la quête d’un homme vers l’inconnu

Dans First Man, Damien Chazelle, multi-oscarisé pour sa comédie au succès planétaire LALALAND, a décidé d’explorer d’autres mondes et y parvient avec brio. Il collabore de nouveau avec Ryan Gosling qui incarne Neil Armstrong, Le premier homme sur la lune. L’originalité de ce récit est de s’épancher sur l’aspect humain de la course à l’espace en suivant Neil Armstrong des années 1961 à 1969, des débuts compromis de ce pilote mis au placard, jusqu’à son recrutement par la NASA et son escapade lunaire. Le film s’inspire du livre de James R. Hansen, First Man: The life of Neil Armstrong. Succédant à LA LA LAND en 2016, First Man a ouvert la Mostra de Venise cette année. 

FIRSTMAN_4

First Man est en soi une expérience cinématographique. Projeté en IMAX le spectateur est autant secoué que les pilotes du projet Gemini durant les tests de vol des fusées. Il épouse très souvent le point de vue de Neil, ce qui constitue aussi la particularité du film. On observe ainsi, subjugués, les superbes vues que découvre le héros dans l’espace et moment mémorable, son arrivée sur la luneSi visuellement le film impressionne, l’ambiance sonore se joue dans les détails, aussi bien dans le montage dissonant de tôles métalliques qui s’entrechoquent, jusqu’au calme infini du vaisseau qui flotte dans l’espace. 

FIRSTMAN_1

La mort est une figure menaçante, présente dans la vie de Neil Armstrong et dans le film, comme un obstacle à défier constamment. L’américain vit avec sa famille à la campagne. Sa femme Janet, Claire Foy, fait preuve de courage face au stress qu’engendre le métier de son mari. Neil ne se remettra jamais réellement de la perte de sa jeune enfant, Karen. Collègues et amis paieront le prix de cette course à l’espace. Au-delà des avancées technologiques et de l’intérêt de ces hommes pour une finalité inédite, le film présente la quête d’un homme face à l’inconnu. Il s’agit ici de repousser les limites de l’existence en allant où personne n’a jamais posé le pied, sur la lune. C’est aussi contrer l’inacceptable et l’inexplicable, le deuil d’un enfant. Neil Armstrong est présenté comme un homme écorché que les épreuves vont pousser toujours plus loin. Cette oeuvre regorge de spiritualité, plus que d’effets techniques, c’est ce qui en constitue la beauté.