Neufs ans après Les Petits Mouchoirs, et après un passage par la comédie burlesque Rock n’Roll, Guillaume Canet réalise une suite à ce film choral, Nous finirons ensemble, meilleure que le premier opus. Ressourçante car les vieux amis se retrouvent encore dans la région et dans la villa du Cap Ferret entre la mer et la nature sauvage. On respire.

Dans 3 jours Max sera sexagénaire. Seul, divorcé, il part s’isoler dans sa grande maison en bois. Seulement voilà, la bande de potes de toujours a décidé unilatéralement de lui fêter sa décennie et débarque à l’improviste, ce qui ne sera pas tout à fait au goût de l’intéressé…

On retrouve le groupe de potes avec les aléas de l’amitié, les engueulades, les non-dits liés au temps qui a passé. Le spectateur a une référence, il connait les personnages qui ont bien sûr évolué. Enfants, séparations, nouveaux couples, la vie est ainsi faite et le groupe qui s’était un peu délité suite à la mort de Ludo va jauger ses rapports, 10 ans plus tard.

Canet nous présente une galerie de personnages attachants et l’on sent une écriture approfondie sur les personnages et les rapports du groupe. Max, François Cluzet est bourru à souhait. Personnage hyper touchant, il est central et c’est autour de lui que va se construire la trame narrative co-écrite avec Rodolphe Lauga. Marie, Marion Cotillard est maintenant affublée d’un fils de 8 ans, Nino mais reste toujours aussi Rock’n Roll. Eric, Gilles Lellouche est maintenant une star, collé à une nounou encombrante qui s’occupe pourtant de son fils. Vincent, Benoit Magimel a quitté la blonde Isabelle, Pascale Arbillot (également présente) et est accompagné son ami et ancien danseur chorégraphe. Antoine, Laurent Lafitte (Sociétaire de la Comédie Française) est resté un peu adulescent. De nouveaux protagonistes apparaitront comme la compagne de Max, Sabin Clémentine Baert, ou Alain, José Garcia.

Guillaume Canet insuffle la vie dans son film. Les décors sont essentiels au récit. la nature, les landes caressées par le vent constituent une base de ressourcement pour ce groupe. On sent aussi le plaisir pour le cinéaste de filmer la mer, les vues de drones, le saut en parachute, c’est beau, et vivant. La musique supervisée par Emmanuel Ferrier, surtout composée de balades, sied parfaitement à l’ambiance des retrouvailles et ponctue agréablement le récit entre rapports humains et nature.

Canet réussit ce film choral où les moments de vie sont très émouvants. Dans Nous finirons ensemble toute la simplicité de la vie des rapports du groupe sont traités avec une impression de fluidité, de simplicité, alors que ces couleurs sont narrativement très difficiles à faire passer. Avec les défauts et qualités des uns et des autres, la vie s’écoule et le portrait de groupe se bonifie avec le temps, très joliment.