Dans Temblores, Jayro Bustamante (Ixcanul), nous invite dans un drame qui respire l’ancien et le traditionnel, dans le château d’une riche famille du Guatemala, où tapisseries et tissus rappellent le passé. On entre ainsi dans un monde confiné, conservateur, où la famille attend nerveusement le père des enfants.
Pablo 40 ans, Juan Pablo OLYSLAGER, est un père de famille « comme il faut ». Religieux pratiquant, marié, il a deux merveilleux enfants. Tout va bien dans le meilleur des mondes, jusqu’au jour où il tombe amoureux de Franscisco, Mauricio ARMAS ZEBADÚA. Sa famille décide alors de l’aider à se soigner avec le soutien de l’Eglise.
Jayro Bustamante réunit une galerie de personnages hauts en couleurs. Alors que Pablo, en chemise et costume est un homme bon et bien sous tous rapports enfermé dans son monde, Franscisco, apparait comme un être sans attaches et libre. Isa, l’épouse au visage romantique, Diane BATHEN, espère bien récupérer son époux. La famille que l’on dirait shootée au formol tant elle baigne dans des valeurs passéistes est manipulée par d’impressionnants fanatiques de dieu. La femme du pasteur, Sabrina DE LA HOZ, chignon haut et robe fourreau harangue les foules dans des scènes très impressionnantes.
Le scénario dramatique surprend par le parcours et la destinée du personnage principal, amoureux d’un homme, tiraillé entre l’amour et sa foi. Le cinéaste témoigne à travers ce récit des courants religieux extrémistes et homophobes qui gangrènent le Guatemala. Au sein d’une société où les citoyens ont besoin de repères, ceux-ci sont subtilisés par divers courants religieux fanatiques qui les empêchent de penser par eux-mêmes et les éloignent de toute lucidité mentale.