Premier long-métrage de l’américain Carlo Mirabella-Davis, Swallow se révèle un thriller hitchcockien maîtrisé et inattendu. Un vrai bijou de cinéma qui nous tient habilement en haleine par une mise en scène léchée et un suspens latent. Le talentueux cinéaste (entretien) met en scène un étonnant et singulier sujet, rare voire méconnu, qu’il rend fascinant par son interprétation, la maladie de PICA liée à des troubles alimentaires. Son film lui a valu un Prix Spécial au Festival du Cinéma américain de Deauville. Suite à la fermeture des salles en Belgique Swallow y sortira en Premium VOD à partir du mardi 21 avril*. Une chance à saisir, profitez-en.
Carlo Mirabella-Davis nous plonge dans la vie de Hunter, Haley Bennett, fraîchement mariée à un riche héritier, Austin Stowell. Le couple vient d’emménager dans une immense et superbe villa. La jeune femme se fond dans le décor froid et géométrique de cette maison aux innombrables fenêtres, coincée dans une prison de verre avec vue sur le monde. Blonde au carré strict, engoncée dans des vêtements cintrés version années 60, dévouée à un jeune mari affairé et à de richissimes beaux-parents, Elizabeth Marvel et David Rasche, Hunter est la parfaite maitresse de maison. Tout dans son univers est calibré, sauf son infinie solitude qui, à force la rendrait presque muette. Sans cesse renvoyée à elle-même, la jeune femme va soudain céder à une irrésistible addiction qui commencera en croquant un simple glaçon.
Carlo Mirabella-Davis offre un rôle en or à Haley Bennett qui, divine, le transcende. L’actrice a d’ailleurs remporté le Prix d’interprétation féminine au festival de Tribeca 2019. L’évolution du personnage de Hunter est exceptionnelle. Dans l’écriture éclairée du scénario d’abord et dans l’interprétation de la comédienne ensuite qui se métamorphose psychologiquement et physiquement. Le parcours de ce personnage est l’un des grands atouts de ce film car dans le temps ses mutations seront extrêmement bien maitrisées. Le style très esthétisant du film en est jouissif, toujours au service de choix narratifs audacieux, comme l’art de cadrer tous les petits objets avec même parfois une pointe d’humour.
Derrière le vernis de ce thriller hitchcockien le cinéaste évoque la place de la femme dans la société et si Hunter semble d’abord appartenir au monde des sixties, comme une poupée calquée sur le « guide de la bonne ménagère », son cheminement lui permettra d’exploser la cage de verre qui l’emprisonne.
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(*) SWALLOW sortira en Premium VOD dès le mardi 21 avril, sur les plateformes suivantes: Lumiere Ciné chez vous – Univers Ciné –– VOO – Proximus Pickx
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