
Sons of Philadelphia est le deuxième long-métrage en tant que réalisateur de l’écrivain-scénariste Jérémy Guez. Il nous offre un excellent thriller psychologique qui plonge au cœur de l’intimité de la mafia irlandaise. Le cinéaste assume une réalisation au cordeau qui sert magistralement son récit.

C’est un trio d’Irlandais que l’on découvre bavardant sur un toit, une nuit, lumières de la ville au loin. Michael, malfrat impulsif, Joel Kinnaman (Premier rôle dans la version américaine de la série The Killing, ou présent encore House of Card), Jimmy, Paul Schneider qui rêve d’ouvrir son restaurant.Et Peter, cousin de Michael, outsider de la bande, celui qui « sautera dans le vide ». Si ce dernier personnage interprété par le ténébreux Matthias Schoenaerts est impénétrable, un vrai roc, les flash-backs nous amèneront de manière ingénieuse à connaître son histoire intime et à comprendre sa psychologie jusqu’à être touché par cet être né là où il n’aurait pas dû. Confrontés à la communauté italienne, ces caïds vont devoir faire des choix cruciaux.

Jérémy Guez signe une réalisation minutieuse qui transcende le récit et insuffle une tension psychologique extrême à l’histoire. Plan rapprochés, format très large – La superbe photographie est signée Menno Mans – le spectateur épouse le point de vue des protagonistes, perdus dans le labyrinthe mafieux de la ville entre bandes italiennes et irlandaises. Sans aucun horizon en vue, les malfrats semblent constituer une partie de l’ADN de la ville. Le scénario très ingénieux nous invite à comprendre la situation présente en découvrant le passé des protagonistes. Jérémy Guez a le bon goût de suggérer les choses plus que de les imposer et c’est très appréciable. A voir absolument en cette rentrée cinématographique du 9 juin !