
Thriller écologique, Rouge s’inscrit dans ce courant de films de genre qui se multiplient ces dernières années sur le grand écran, constat planétaire aidant, comme Dark Waters ou plus ancien, Erin Brokovitch. Farid Bentoumi choisit comme ces cinéastes de témoigner, dénoncer et alerter par la fiction. Rouge est ainsi inspiré d’événements réels. Un titre l’annonce à la fin du récit et cela ajoute au drame. Le film a intégré la Sélection Cannes 2020.
Infirmière, Nour est embauchée dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical de l’entreprise. Alors que l’entreprise subit un contrôle sanitaire, la jeune femme constate un manque de suivi des employés. Parallèlement, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. De lourdes contraintes pour ce véritable poumon de l’économie locale.

Zita Hanrot (César du meilleur espoir féminin 2016 pour Fatima) et Sami Bouajila campent un solide duo père-fille. Comme dans Ressources Humaines de Laurent Cantet, Nour va découvrir un père qu’elle regarde avec ses yeux de fille, à travers le prisme du monde du travail. Elle va apprendre à le connaitre dans sa fonction de délégué syndical et pivot de son entreprise et constater des choix qui ne seraient pas forcément les siens. Sami Bouajila campe un employé au fort potentiel sympathie. Céline Sallette interprète quant à elle une journaliste engagée dont l’intervention sera déterminante dans le récit.

Farid Bentoumi nous livre un drame coup de poing dans lequel l’urgence contamine la famille. Le cinéaste pose à travers des acteurs convaincants la question du lanceur d’alerte et de la responsabilité qui lui incombe face à son entourage. Une fiction intense et utile à la fois.