Jacques Audiard nous emmène dans la cité des Olympiades, Paris XIIIème, quartier cosmopolite de la capitale pour y découvrir les vies de jeunes personnages attachants. Au sein de cet ensemble de buildings ces êtres vont se croiser et peut-être s’aimer, ou pas. Les Olympiades est l’adaptation au grand écran de trois nouvelles de l’auteur de bande-dessinée américain Adrian Tomine sur un scénario co-écrit avec Céline Sciamma et Léa Mysius. Le film était en Sélection Officielle à Cannes. (Entretien avec Jacques Audiard).
Au sein de cet ensemble architectural très graphique, Audiard assume le noir et blanc et met en scène des personnages attachants qui trainent leur solitude. De jeunes adultes qui se cherchent, se rencontrent entre amitié et amour et à qui le récit permettra d’évoluer.
Téléconseillère, Emilie, Lucie Zhang, est aussi diplômée de Science-Po. On la découvre, chez elle, chantant nue une chanson chinoise, un exotisme soudain brisé par une question hors champ: « Tu veux un yaourt ? ». Emilie invite Camille, à venir visiter son appartement en vue d’une colocation. Il y a erreur, Camille, Makita Samba, est un homme, un prof désabusé de surcroit. A trente ans, Nora, Noémie Merlant, débarque à Paris pour courageusement reprendre des études de droit tandis qu’Amber Sweet, Jehnny Beth, gagne sa vie en tant que cam-girl.
Le noir et blanc accentue le côté graphique de l’espace architectural, de ces tours aux multiples fenêtres qui s’éclairent une fois la nuit tombée. La musique signée Rone contribue parfaitement à cette ambiance et insuffle aussi une dimension très électronique et moderne au récit. Au sein de cet ensemble très structuré, c’est un film énergique et plein de vie que nous offre Audiard, à la fois drôle et dramatique. Ce conte romantique se révèle profondément contemporain. Internet, les réseaux sociaux font entièrement partie du jeu. Les personnages sont faillibles et explorent toutes les possibilités pour avancer dans leur vie.