
Avec Madeleine Collins Antoine Barraud nous offre une très bonne surprise. Madeleine Collins est un thriller psychologique haletant et mystérieux dans lequel toutes les pièces du puzzle s’emboiteront progressivement au profit d’un récit incisif, implacable et intense. Le scénario de haute voltige co-écrit avec Helena Klotz engage le rythme de ce thriller rondement mené. Sélection Giornate Degli Autori à la Mostra de Venise 2021.
Judith est mariée à Melvil. Ils ont deux grands ados. Mais la belle entretient une double vie avec Abdel, son compagnon et la petite Ninon. A force d’aller-retours entre ces deux vies l’équilibre apparemment solide va se fissurer, et Judith va devoir combler les failles à tout prix.
Virginie Efira habite son (ou ses) personnage(s) de manière intense et directe. Elle est la clé de réussite de ce thriller. La blonde hitchokienne c’est elle. On apprécie de la retrouver dans un rôle fort, à sa hauteur, face à la multiplication et à la dispersion des rôles qu’elle choisit actuellement dans des films pas toujours convaincants. Face à elle deux hommes, Abdel, Quim Gutiérrez et Melvil son mari, Bruno Salomone. A noter la participation au casting de Valérie Donzelli et du cinéaste israëlien Nadav Lapid (Ours d’Or à la Berlinale 2019 pour Synonymes).
L’histoire emmène le spectateur au-delà de ce qu’il aurait pu anticiper pour son plus grand plaisir. Le rythme et l’emballement du récit achèvent la dégringolade du personnage haut en couleur et en tenue. Les repères de cette femme du monde, amante et mère vont vaciller pour se transformer elle-même au fil de l’histoire et de ses complications. Une intense et profonde plongée dans le mensonge.