
Le Sixième enfant est le premier long métrage de Léopold Legrand qui, un diplôme de l’INSAS en poche, un documentaire Angelika (Grand Prix du FIFF à Namur) et Mort aux Codes, court métrage adapté d’une nouvelle de Patrick Pelloux (Mention spéciale du jury à Clermont-Ferrand), signe ici l’adaptation du roman d’Alain Jaspard, Pleurer des rivières. Un drame familial fort, précis, servi par un casting parfait mais à la mise en scène très classique.
Deux couples. Franck ferrailleur, et Meriem, « des gens du voyage », sont sur le point d’accueillir leur sixième enfant tout en ayant de sérieux problèmes d’argent. Julien et Anna sont avocats et n’ont pas d’enfant. Ils n’y parviennent pas. Le film raconte un impensable arrangement.
Le récit repose sur un solide quatuor avec d’excellents acteurs à la présence forte et sincère. Damien Bonnard (le peintre des Intranquilles Joachim Lafosse) est Franck ce ferrailleur qui porte à bout de bras sa nombreuse famille. Judith Chemla, campe son attachante épouse Meriem. Face à eux Benjamin Lavernhe de la Comédie Française est Julien, avocat. Sara Giraudeau interprète la douce et gracile Anna, sa femme.
A travers ce conte que l’on croirait d’un autre siècle, Léopold Legrand questionne le désir d’enfant à tout prix, la maternité. Bien que la mise en scène soit fort classique et s’efface face au drame, le point de vue du cinéaste est très juste car il ne juge ni les actes ni les personnages. La subtilité du récit participe énormément à éviter tout jugement, c’est la force de cette histoire qui touchera ou non le spectateur.