Tom et son épouse Julia, enceinte, embarquent de bon matin avec leurs enfants dans leur voiture, direction le sud pour les vacances d’été. A la dernière minute arrive Ben, beau-père encombrant qui va s’imposer dans le véhicule. Tom est fier de partir dans sa nouvelle voiture, une Medusa rouge flambant neuve. Julia, excédée par une énième bourde de ce beau-père encombrant, exige de faire demi-tour. Tom s’aperçoit alors qu’il ne contrôle plus son véhicule dont le régulateur de vitesse est bloqué à 130 km/h. Au bord de la crise de nerfs, ils vont tout tenter pour ralentir cette voiture lancée sur l’autoroute dans une course folle.
Après Babysitting 1 & 2, Nicolas Benamou réalise avec A fond, une comédie d’action branchée sur l’accélérateur, sans temps morts. Le cinéaste ose une comédie à partir d’un double parti pris très dangereux, celui d’une idée – la voiture lancée à vitesse folle sur l’autoroute et qui ne veut plus s’arrêter – ce qui, vous me direz, ne fait pas un long mais un court-métrage et ce qui, pour ajouter une difficulté supplémentaire, implique forcément un huis-clos dans une voiture. Certes flambant neuve, mais une voiture quand même. Le cinéaste parvient pourtant avec un scénario bien écrit, précis, ou les gags se succèdent, à donner un rythme infernal à son récit et créer des événements qui, les uns après les autres provoquent au final une bonne comédie d’une heure et demie, le tout dans une belle Médusa rouge. C’est énorme, gaguesque, bref on rit !
Les ingrédients de cette comédie réussie sont bien dosés. D’abord l’humain aux prises avec une technologie qu’il ne maîtrise plus. La médusa, fièreté de son acheteur Tom (José Garcia) va emmener les personnages dans une terrible aventure de très mauvais goût si ce n’était une fiction. Le film est d’ailleurs inspiré de problèmes réels de freinage sur certains modèles de voitures, pour lesquels c’est en général le conducteur qui était soupçonné, et pourtant…
Nicolas Benamou réunit aussi des pontes de l’humour : José Garcia, Tom, chirurgien habillé de rouge et blanc assorti à la déco de son loft, Caroline Vigneaux (ancienne avocate reconvertie en humoriste avec son spectacle Caroline Vigneaux quitte la robe), sa douce épouse, psychiatre enceinte, Jérôme Commandeur qui interprète le concessionnaire toujours souriant malgré les informations catastrophiques transmises par son client au téléphone. Florence Foresti incarne un capitaine de gendarmerie qui vendrait son âme pour une bonne partie de ping-pong en attendant que cette course-poursuite sur les autoroutes du pays s’achève. La surprise est amenée par André Dussolier, à contre-emploi de ses rôles habituels (enfin !), qui incarne brillamment Ben, le père de Tom, totalement irresponsable et je-m’en-foutiste. Jouissif ! L’humoriste suisse Charlotte Gabris déjà présente dans Babysitting 1 & 2 aura elle aussi la chance d’être embarquée dans ce véhicule fou en incarnant Mélody, jeune fille totalement décalée dont on ne saurait dire l’âge tant son comportement est étrange. Vincent Desagnat, lui aussi issu de la bande de Babysitting, est formidable en Adjudant-chef Besauce, motard lancé à fond à la suite de cet automobiliste en délit de fuite.
A fond, a nécessité une invention humaine et une adaptation de la technologie aux besoins du tournage, cela mérite d’être salué. Tous ces comédiens se sont réellement lancés sur l’autoroute à pleine vitesse et ont réalisé leurs cascades eux-mêmes. On pressentait déjà dans Babysitting le mélange de comédie et d’action qui a permis à Nicolas Benamou d’assumer cette fois un film d’action de bout en bout, en n’oubliant pas l’humour.
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