120 battements par minute est un film nerveux, à l’écriture rapide au plus près de ses personnages, dans l’urgence qu’impose leur situation. Vivre, se battre pour trouver un traitement ou mourir, pas le choix. Survivre et toujours se battre, voilà ce que montre le film de Robin Campillo à travers le combat des jeunes militants d’Act Up au début des années 90. Les traitements mettent trop de temps à être mis en place alors que les jeunes gens meurent les uns après les autres. Et c’est en grande partie leur jeune âge qui choque. On refuse de voir mourir ces jeunes gens pleins de vie. L’histoire d’amour entre Sean, séropositif (Nahuel Pérez Biscayart), et Nathan (Arnaud Valois), séronégatif, est bouleversante et l’interprétation des comédiens à souligner. Les corps sont filmés à la fois comme source de plaisir, comme source de douleur et aussi comme refuge de la maladie. Le réalisateur va au bout de son sujet, il connaît son propos et montre le vrai visage du malade du sida en phase terminale, visage déformé par la maladie et c’est affreux. Quelques séquences introduisent étrangement un peu de légèreté et de poésie dans le récit à travers des plans de cellules de virus qui dérivent dans leur liquide sur fond musical, comme des respirations nécessaires car la situation mélodramatique est parfois étouffante puisque l’on en connait l’issue. Du lourd.
Le (petit) journal du 70e Festival de Cannes – 120 battements par minutes de Robin Campillo – Compétition Officielle
