Jusqu’à la garde de Xavier Legrand, un thriller familial glaçant

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Xavier Legrand réalise un drame familial qui va se muer en thriller et nous mener au comble de l’angoisseJusqu’à la garde a remporté le Prix de la Mise en Scène et celui du Premier Film, le Lion d’Argent à la dernière Mostra de Venise.

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Thomas Gioria, Jusqu’à la Garde

Le couple Besson divorce. Miriam, Léa Drucker, demande la garde exclusive de son fils de 11 ans, Julien, Thomas Gioria, pour le protéger de son père Antoine, Denis Ménochet qu’elle accuse de violence. La juge tranche et décide d’accorder une garde partagée. Le jeune Julien va tout faire pour éviter les conflits.

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Léa Drucker, Jusqu’à la Garde

Léa Drucker est parfaite, toute menue, face à cet homme massif qu’est Antoine, Denis Ménochet, dont on ne sait dire si malgré un côté bonne pâte il pourrait se transformer en homme violent. Thomas Gioria qui interprète le blond Julien, 11 ans, est la révélation du film. Il porte une grande partie du récit sur ses jeunes épaules. Placé au centre du conflit bien malgré lui contrairement à sa grande sœur Joséphine, Mathilde Auneveux, plus grande et donc plus protégée.

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Thomas Gioria, Jusqu’à la Garde

La mise en scène du film est très affirmée, l’histoire débute par des faits concrets et clairs, ceux que la justice analyse face à un couple qui se sépare avec deux enfants. La juge en charge du dossier énonce des faits clairement sans que l’on n’ait de contrechamp et on ne découvrira les parents présents face à elle que très tard. Les plans-séquences prennent le temps de l’énonciation du discours juridique et lui rendent toute son importance, son poids. Ce dispositif à l’avantage de renforcer le discours du droit, celui qui rappelle que chaque parent a droit à la garde des enfants. Et les enfants ont celui de pouvoir voir leur parents. Le récit part du factuel, du droit, pour plonger de plus en plus dans le détail de cette vie familiale dont on ignore la vérité.

Le malaise est présent dès le départ au tribunal, on ne sait qui a raison, qui a tort. Ce malaise va se transformer en une menace latente qui va nous oppresser tout au long du film pour finir en apothéose. Une réussite.

Entretien avec Xavier Legrand